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Critique de April-the-seven


Une couverture envoûtante, un thème captivant... voilà un roman qui réunissait tout ce que j'aime et je n'ai pas été déçue du voyage !

Ivory est une lycéenne qui a toutes les peines du monde à joindre les deux bouts. La vie à la maison est néfaste et ce qui l'attend à l'école n'est guère plus joyeux. Une réputation sulfureuse lui colle à la peau, et elle doit subir jour après jour les railleries et les jugements des autres. Pourtant, Ivory tient bon et elle a envie de faire ses preuves, car son rêve depuis toujours est d'intégrer une prestigieuse université de musique afin de faire ce qu'elle aime le plus au monde : du piano.

Emeric, lui, est un professeur de musique connu pour ses frasques et son penchant pour certaines pratiques un peu douteuses. Lorsqu'il fait son entrée dans la nouvelle classe à qui il donnera cours, ce qu'il ressent pour Ivory est immédiat et son instinct dominateur ressurgit. Ces deux-là vont devoir lutter contre une attraction extrêmement forte, alors que toute forme de relation intime est prohibée entre un professeur et son élève.

Je savais en commençant ce roman que ça allait être sombre, mais je ne m'attendais pas à une histoire de cette intensité. L'intrigue, parfois très cruelle et déroutante, m'a mise sens dessus dessous, si bien que j'ai eu les plus grandes peines à lâcher le livre. J'ai dévoré ces 500 pages d'une traite et sans reprendre mon souffle, tant je me suis passionnée pour l'histoire interdite d'Emeric et Ivory.

Moi qui suis souvent très frileuse en littérature érotique, Pam Godwin m'a littéralement transportée. J'y ai trouvé du danger, des non-dits, des moments de malaise et sous haute tension, mais également de la violence débridée et énormément d'émotions. Plus qu'un roman érotique, c'est un roman très noir qui transpire la souffrance. Sans fard, l'auteur nous montre ce qu'il y a de plus bestial chez l'homme, et ce n'est pas toujours très joyeux.

Pourtant, à travers toute cette noirceur, il y a une certaine douceur presque insupportable à laquelle on se raccroche désespérément. Cette douceur, on la trouve chez Ivory.

Elle a une image des hommes très précise et n'a jusqu'à présent croisé que des garçons malintentionnés aux bas instincts. Elle est comme un petit hérisson qui se protège comme elle peut de toute forme d'attention. C'est une fille qui a pris tellement de coups dans la vie qu'elle survit au lieu de vivre. Mais au fond, il y a simplement une enfant affamée d'amour et de tendresse. C'était très pénible de la voir ainsi, voir sa personnalité se déliter petit à petit. On se demande simplement quand elle va exploser ou se briser en petits morceaux...

Emeric est d'une autre trempe. Il a une sexualité totalement débridée et ne cache pas son penchant pour le sadomasochisme. C'est vrai, ses goûts m'ont paru vraiment limites. Je serais une menteuse si je prétendais comprendre cette forme de plaisir, mais voilà, c'est un fait : Emeric Marceaux est un dominateur et il a envie de dominer Ivory. En plus d'être amer, ce personnage est également tout feu tout flamme et peut se révéler dangereux lorsque l'on touche à ses affaires...

Et ce n'est pas tout. Certains personnages sont tout bonnement monstrueux. Psychologiquement, c'était dur d'assister à certaines scènes qui nous confrontent à la misère humaine. On oscille entre colère et pitié, c'est compliqué pour les nerfs.

J'ai adoré ce roman, car plus qu'une histoire d'amour, c'est une histoire profonde et complexe, une histoire sombre où la psychologie tient une place de choix.

Le couple Ivory/Emeric a de quoi donner des frissons. Sur le papier, ils sont incompatibles. Leur relation est très instable et les rapports de force s'inversent continuellement. Ce n'est pas une dualité entre eux, mais une recherche d'équilibre.

Le goût de l'interdit y est, ce qui rend l'histoire particulièrement fiévreuse. La seule petite chose qui me dérange, c'est cette forme de sexe à laquelle je n'adhère pas. J'ai attendu un déclic qui ne s'est pas fait. Pour moi, ce plaisir que l'on trouve dans la violence et l'humiliation me dépasse. Ça reste une opinion purement personnelle, et finalement ça ne pèse pas bien lourd dans la balance sachant que j'ai beaucoup aimé le roman de manière globale.

Quant à la fin, je ne sais pas trop pourquoi, mais dès le début j'ai pressenti que ça n'allait pas très bien se terminer. Est-ce que j'ai eu du flair ou pas ? Je vous laisse en juger par vous même, mais j'ai trouvé la conclusion juste en tous points.

En résumé, Notes Noires est une romance érotique intense et extrêmement sensuelle qui mêle la noirceur du genre humain à la douceur d'une héroïne malmenée par l'existence. Une relation impossible dans laquelle Pam Godwin tisse la partition d'une musique unique et magistrale.

Lien : http://april-the-seven.weebl..
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