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Critique de BazaR


Je ne savais pas que l'on pouvait décrire l'amour désespéré avec une telle force.

Le jeune Werther m'a paru au début très serein, en harmonie même avec la nature qui l'entoure, appréciant chaque détail de la vie, chaque arbre, chaque rencontre. Un jeune homme plein d'avenir. L'explosion d'émotions fortes et d'emportement qu'il manifeste régulièrement après sa rencontre avec Charlotte, dès lors qu'il se retrouve enchaîné à elle corps et âme, constitue une vraie rupture.

Comme son cheminement a résonné en moi. Moi aussi j'ai sombré dans un coup de foudre désespéré. Moi aussi je me suis incrusté dans la famille de ma belle, quitte à y rencontrer son « amoureux » qui me paraissait ne pas se préoccuper d'elle. Moi aussi j'ai souffert et espéré pourtant.
Moi aussi je suis parti, loin. Et cela m'a été bénéfique. Werther m'a paru sauvé lui aussi. Son travail auprès de l'ambassadeur semblait si efficace, au moins pour oublier Charlotte. Même s'il n'appréciait pas ce fat d'ambassadeur, il a fait de belles rencontres. Mais une autre souffrance l'attendait : le mépris de classe.
Mais je me trompais. Charlotte n'a jamais quitté ses pensées. Werther est revenu espérer et souffrir, entretenir son désespoir, et malheureusement gamberger. Cercle vicieux. Pente fatale.

La joie ou dans l'abattement se semble cependant n'avoir aucun effet sur la qualité de son expression écrite. Serein ou énervé, c'est toujours sublime. La traduction de Pierre Leroux date de 1865. Même revue par Christian Helmreich, elle reste profondément « stylée », poétique. On n'écrit plus ainsi aujourd'hui, et c'est dommage. Au-delà de l'histoire, la langue est merveilleuse.
Je me serais juste passé de la reproduction des chants d'Ossian, supposés traduits par Werther, qui prennent beaucoup de place. Il faut admettre cependant qu'ils sont pour beaucoup dans la scène théâtrale entre Charlotte et Werther, peu avant la fin.

Un grand plaisir de lecture.
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