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Critique de Khiad


Je voudrais tout d'abord commencer par remercier la Masse Critique Babelio ainsi que les éditions Gope pour l'envoi de ce livre.

Concernant la couverture, j'avoue que je ne suis pas du tout fan et qu'elle ne m'aurait pas fait m'arrêter pour lire le résumé. Et mal m'en aurait pris... Parce que j'ai ici mon premier coup de coeur de l'année ! Je commençais à désespérer d'en avoir un en 2020...

La plume de Brian Gomez est très rythmée, fluide et agréable, délicieusement irrévérencieuse et caustique, pleine d'action, de destins qui se croisent et d'humour noir. J'adore !
J'ai juste un petit regret : qu'il n'y ait pas plus de notes en bas de page pour mieux cerner les expressions malaisiennes.
Mais il faut aussi souligner un gros point positif : le petit index au début du livre, où sont listés tous les personnages. Comme certains noms se ressemblent un peu, il est bien pratique de pouvoir d'y référer en cas de besoin.

La composition des chapitres est, selon moi, un petit coup de génie. Chacun d'entre eux est constitué de nombreuses parties, bien séparées visuellement, qui peuvent faire trois lignes, comme cinq, comme dix, comme une demie-page... Et toujours en alternant les points de vue des différents personnages, pour mon plus grand plaisir, parce que j'adore la fraîcheur et le coup de boost que donnent ces alternances. Ça se dévore à toute vitesse, comme je l'aime !

Ce livre me rappelle un peu Collisions d'Alexandra Rivault, dans le sens où l'action d'une seule personne va l'amener à en rencontrer d'autres et à mêler leurs destins à plus ou moins long terme.

Un musicien "raté" sur le point de se marier à une femme qu'il n'aime finalement pas, une prostitué qui a un peu trop serré les dents, un chauffeur de taxi paranoïaque qui voit autant de complots qu'il y a d'étoiles dans le ciel nocturne, un patron de bar aux répliques mordantes, un proxénète qui va comprendre malgré lui le vrai sens de son nom, un journaliste égocentrique, un policier corrompu, un terroriste qui a connu des jours meilleurs, un agent de la CIA un peu naïf...

Brian Gomez nous livre un florilège de personnages à la fois très différents et hauts en couleurs, qui nous permettent de mieux appréhender la population hétéroclite de la Malaisie. Nous nous imprégnons avec eux des différents moeurs qui règnent au sein de la capitale, notamment l'homophobie et un très fort rascisme.

J'ai adoré le personnage de Pak Jam, qui m'a beaucoup fait rire avec son aplomb, ses menaces imaginatives ainsi que ses répliques bien senties. Ning m'a beaucoup touchée, autant par sa simplicité, que par son courage et sa peur. C'est vraiment un personnage très humain pour qui on a de la compassion et pour lequel on croise les doigts pour qu'elle s'en sorte. Il en va aussi de même pour Terry, Chua... Fellatio m'a également beaucoup fait rire. Dans un autre registre, Joe m'a beaucoup énervé à toujours vouloir absolument tirer la couverture à lui. le voir se faire remettre à sa place était très plaisant. ^^

Tous ces destins qui, pour la plupart n'auraient jamais dû se croiser, vont entrer en collision et, de courses poursuites en fusillades ainsi qu'en situations cocasses, tous vont s'entremêler jusqu'à ne plus vraiment être dissociables.


En résumé, comme dit plus haut, ce livre est un coup de coeur. Pourtant, difficile de l'envisager avec des thèmes comme le proxénétisme, le racisme, l'homophobie, la corruption, le terrorisme... Cependant, tout m'a séduit dans son contenu, que ce soit par sa plume savoureuse à souhait, des personnages hauts en couleurs, des situations cocasses, de l'action et beaucoup d'humour noir. Comme moi, venez parcourir les coins et recoins sombres de Kuala Lumpur, au sein d'une Malaisie corrompue, dans un rythme effréné qui vous tiendra en haleine jusqu'au bout.
Un roman noir, teinté d'humour tout aussi noir, à lire de toute urgence !
Lien : http://booksfeedmemore.eklab..
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