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Critique de Oliv
Les livres sur la Russie médiévale disponibles dans notre langue étant très rares, quand j'ai découvert l'existence de celui-ci je n'ai pas hésité longtemps avant de me le procurer. Publié par les éditions CNRS, "Novgorod : Histoire et archéologie d'une république russe médiévale" fait partie d'une nouvelle collection qui s'attache à décrire avec précision un site historique particulier : Palmyre, Carthage, Lascaux... et donc Novgorod, ville dont l'importance est aujourd'hui secondaire mais qui, il y a mille ans, était le pôle principal de la Russie du nord, de même que Kiev l'était pour la Russie du sud (je sais, vu le contexte actuel cela peut paraître tendancieux, mais telle est la réalité historique).
L'ouvrage de Pierre Gonneau, spécialiste français de la Russie ancienne, s'articule en six grands chapitres. L'un des plus copieux est bien sûr l'histoire de Novgorod elle-même, de sa fondation aux alentours de 900 jusqu'à sa mise au pas par le pouvoir moscovite à la fin du 15ème siècle. Sa particularité est que, si elle fut dirigée comme toutes les autres cités voisines par des princes de la lignée des Riourikides (dont les fameux Iaroslav le Sage et Alexandre Nevski), elle développa parallèlement un système d'assemblée populaire, le vietché, qui en fait un étonnant exemple d'institution démocratique au coeur du Moyen-Âge russe. L'organisation sociale de Novgorod, avec notamment ses différents quartiers établis sur les rives du fleuve Volkhov, est un autre gros morceau du livre. On y évoque aussi le vaste territoire soumis à l'influence de la république, de la Baltique à la mer Blanche, avec une économie tournée vers le Grand Nord puisque l'une de ses principales richesses, outre les fourrures, était l'ivoire de morse ! Par sa position géographique qui l'ouvre sur la Scandinavie et l'Allemagne, on peut dire que Novgorod préfigure Saint-Pétersbourg. Relativement épargnée par les invasions mongoles du 13ème siècle, elle se tourne alors davantage vers l'ouest, au point d'entrer dans l'orbite commerciale de la Hanse, même si elle n'adhéra jamais à la Ligue. L'art, l'artisanat et l'architecture, enfin, ne sont pas absents de ces pages, et témoignent du haut niveau culturel atteint par Novgorod, d'autant plus à une période sombre de l'histoire russe, lorsque le reste du pays était soumis au "joug tatar".
Le prix relativement élevé (29 euros) pour un ouvrage de format moyen et pas particulièrement épais, se justifie par la qualité irréprochable de l'iconographie : on a de très belles photos du patrimoine architectural de la ville, des reproductions d'icônes, de toiles ou d'objets du quotidien... Petit regret néanmoins : que les illustrations de Jean-Claude Golvin, dont j'ai déjà pu admirer le formidable travail de reconstitution des villes de l'Antiquité, ne soient pas plus nombreuses. Je doute que le grand public se passionne pour un tel livre, assez pointu dans l'ensemble, mais pour ma part j'y ai trouvé mon compte et je sais que je pourrai le consulter à l'avenir, pour y chercher une information particulière ou pour le simple plaisir des yeux.
L'ouvrage de Pierre Gonneau, spécialiste français de la Russie ancienne, s'articule en six grands chapitres. L'un des plus copieux est bien sûr l'histoire de Novgorod elle-même, de sa fondation aux alentours de 900 jusqu'à sa mise au pas par le pouvoir moscovite à la fin du 15ème siècle. Sa particularité est que, si elle fut dirigée comme toutes les autres cités voisines par des princes de la lignée des Riourikides (dont les fameux Iaroslav le Sage et Alexandre Nevski), elle développa parallèlement un système d'assemblée populaire, le vietché, qui en fait un étonnant exemple d'institution démocratique au coeur du Moyen-Âge russe. L'organisation sociale de Novgorod, avec notamment ses différents quartiers établis sur les rives du fleuve Volkhov, est un autre gros morceau du livre. On y évoque aussi le vaste territoire soumis à l'influence de la république, de la Baltique à la mer Blanche, avec une économie tournée vers le Grand Nord puisque l'une de ses principales richesses, outre les fourrures, était l'ivoire de morse ! Par sa position géographique qui l'ouvre sur la Scandinavie et l'Allemagne, on peut dire que Novgorod préfigure Saint-Pétersbourg. Relativement épargnée par les invasions mongoles du 13ème siècle, elle se tourne alors davantage vers l'ouest, au point d'entrer dans l'orbite commerciale de la Hanse, même si elle n'adhéra jamais à la Ligue. L'art, l'artisanat et l'architecture, enfin, ne sont pas absents de ces pages, et témoignent du haut niveau culturel atteint par Novgorod, d'autant plus à une période sombre de l'histoire russe, lorsque le reste du pays était soumis au "joug tatar".
Le prix relativement élevé (29 euros) pour un ouvrage de format moyen et pas particulièrement épais, se justifie par la qualité irréprochable de l'iconographie : on a de très belles photos du patrimoine architectural de la ville, des reproductions d'icônes, de toiles ou d'objets du quotidien... Petit regret néanmoins : que les illustrations de Jean-Claude Golvin, dont j'ai déjà pu admirer le formidable travail de reconstitution des villes de l'Antiquité, ne soient pas plus nombreuses. Je doute que le grand public se passionne pour un tel livre, assez pointu dans l'ensemble, mais pour ma part j'y ai trouvé mon compte et je sais que je pourrai le consulter à l'avenir, pour y chercher une information particulière ou pour le simple plaisir des yeux.
