AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Thrinecis


Dans cet essai, Jane Goodall ne nous parle pas (ou si peu) de son engagement envers les chimpanzés. Non, l'illustre primatologue brosse un panorama très complet de tous les problèmes créés par notre alimentation actuelle et ses modes de production : pesticides, OGM et contamination des champs de semences non modifiées par les OGM, élevage intensif des cochons, vaches ou poulets dans des conditions inhumaines et cruelles, usage inconsidéré des antibiotiques sur les animaux qui se transmettent à l'homme, déforestation, pollution des sols, prolifération des algues, consommation de viande sauvage ou de brousse conduisant à la transmission de maladies animales à l'homme comme la maladie de la vache folle, le VIH, le SRAS, Ebola etc...
Tout y passe ou presque, puisque cette compilation ayant été écrite en 2008, on pourrait y ajouter de nouveaux problèmes comme le scandale actuel mondial de l'huile de palme qui provoque la déforestation de Bornéo, de la Malaisie (pour ne citer que ces deux exemples parmi une longue liste de pays impactés), détruisant l'habitat des orangs-outans ainsi que celui de certains peuples indigènes qui ne vivent que de la forêt.

Malheureusement, bien que cet essai date de 14 ans, la grande majorité des faits reprochés à l'agriculture et à l'élevage intensif sont toujours d'une brûlante actualité. Bien sûr, quelques progrès ont été faits depuis, comme une plus grande prise en compte de la souffrance animale amenant de meilleures conditions de vie des animaux dans les fermes ou un abattage plus "éthique" des animaux d'élevage. On observe aussi une progression de l'agriculture et de l'élevage bio et un étiquetage plus détaillé des produits sous la pression des consommateurs et des associations. On peut citer aussi le développement timide de la permaculture. de petites avancées tout de même quand tant reste à faire pour faire face au défi majeur que représentent 8 milliards d'humains à nourrir de la manière la plus saine possible sans épuiser les ressources de la planète.

Alors que faire ? Dans la dernière partie de son essai, la grande dame aborde les conséquences de nos choix et rappelle que tout un chacun peut agir à sa manière. Sans donner de leçons mais invitant à réfléchir, Jane Goodall explique comment elle est devenue végétarienne ou comment de nombreuses personnes de son entourage ont réduit leur consommation de viande ou du poisson, ou se sont tournés vers de la viande ou du poisson bio. Elle prodigue des conseils, certes de bon sens, mais sans doute pas inutiles. Elle cite aussi de nombreux exemples d'individus ou de collectifs qui se sont dressés contre l'agrobusiness, elle nous parle de sa fondation et de toutes les initiatives menées partout dans le monde par des associations ou des mouvements pour une alimentation plus saine, plus raisonnée, protectrice des animaux, des sols et des ressources en eau, bref responsable et durable. Graines d'espoir...

L'essai est facile à lire, fluide, avec quelques répétitions inévitables bien sûr, et comporte d'agréables encarts relatant des expériences plus personnelles de Jane Goodall ou d'individus qui ont entrepris de petites révolutions dans leurs fermes, leurs jardins pour contrer la toute puissance de l'industrie agroalimentaire.

Seul petit bémol que je mettrais sur cet essai, certains passages rapportés par Jane Goodall m'ont semblé parfois plus dictés par l'émotion que par la raison, ou faiblement étayés par des preuves scientifiques... Qu'importe, c'est un ouvrage engagé qui plaira aux lecteurs qui s'intéressent à la préservation de la biodiversité ou aux grandes questions alimentaires.

Challenge multi-défis 2022
Challenge plumes féminines 2022
Commenter  J’apprécie          160



Ont apprécié cette critique (14)voir plus




{* *}