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Elle signe la préface de son livre pour la version française : Docteur Jane Goodall, PhD, DBE, fondatrice de l'Institut Jane Goodall, messager de la Paix des Nations unies, présidente d'honneur de la fondation Jane Goodall France, c'est dire que cette femme née en 1934 à Londres, ne rigole pas avec des sujets qui devraient tous nous interpeller et nous amener à changer radicalement nos habitudes, notamment alimentaires. La partie de sa vie consacrée à l'étude des chimpanzés a fait d'elle une icône de la défense des espèces en voie de disparition. Mais Jane Goodall ne s'est pas arrêtée à l'étude de ces animaux qui semblent bien être nos ancêtres. De fil en aiguille, si l'on peut dire, elle a élargi le cercle de ses recherches pour s'intéresser à cette autre espèce en voie de surpopulation, dominante, agressive et destructrice qu'est l'homme (et la femme, sorry les filles !). Nous sommes ce que nous mangeons n'est pas un roman, une bluette ou un polar, mais davantage une étude, un essai très scientifiquement étayé, on peut faire confiance à l'auteur pour être fiable. Il ne peut se lire d'une manière haletante de la première à la dernière page, le suspense ne va pas crescendo, mais il peut être un excellent livre de chevet dont on découvre chaque soir quelques pages avant d'être appelé par le marchand de sable, surtout après avoir vu aux infos quelque documentaire sur la vie immonde de poules, veaux, vaches, cochons, dans des élevages intensifs, et sur leur mort si cruelle, voire perverse, dans des abattoirs. Jane Goodall rappelle inlassablement que les aliments sont cultivés ou élevés avec du poison, que les fermes industrielles sont les fermes de la misère. Page 240, elle évoque le régime alimentaire d'un moine lambda du Moyen-Âge gros et gras, qui ne jeûnait guère même durant le Carême. Mais parce qu'elle veut encore croire en notre avenir et notre prise de conscience qui devrait être immédiate, elle sait aussi nous rappeler au bon sens : les vaches sont programmées pour manger de l'herbe, les veaux pour boire le lait de leur mère, tout commence et finit avec la terre et si nous l'oublions, nous périrons. Enfin, elle ose nous dire que : “Chaque aliment acheté est un vote. Nous pouvons être tentés, en tant qu'individus, de penser que nos petites actions ne comptent pas vraiment, qu'un plat ne fera pas la différence. Mais, justement, chaque plat, chaque bouchée est riche d'une longue histoire qui nous raconte où les aliments ont été cultivés, élevés, récoltés. Nos achats, nos votes détermineront la suite du parcours. Des milliers et des milliers de votes sont nécessaires pour encourager les méthodes d'agriculture qui rendront la santé à notre planète” (p. 284). Merci à vous Jane Goodall. Au nom de mes petits enfants, j'espère qu'il n'est pas trop tard ! Et vous, chers, chères, Babelionautes, en avez-vous ? Des enfants ou petits enfants ? + Lire la suite |