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Critique de Aline1102


Toutes les écoles privées ou universités de prestuge aux Etats-Unis sont-elles des lieux de débauche pour leurs étudiants ? On serait en droit de le croire, car j'ai l'impression que tous les romans se passant entre les murs de ces vénérables institutions mettens en scène une jeune "victime" innocente perdue au milieu de jeunes aussi privilégiés que dépravés.
C'est également le cas dans L'appel du lac. Drogue, alcool, rendez-vous nocturnes avec des garçons auxquels ont fait porter des masques, sabbat autour du lac,... Les condisciples de Jane sont de véritables passionnées d'orgies et d'excès en tous genres (et m'ont un peu rappelés les héros du Maître des illusions de Donna Tartt).
Quand Jane revient à Heart Lake comme enseignante, la population étudiante a changé, mais les moeurs des jeunes pensionnaires sont toujours les mêmes. La pension est devenue un établissement de la dernière chance et n'accueille plus vraiment des enfants privilégiées. Mais les élèves difficiles de Jane sont pourtant toujours fascinées par le lac et tendent à reproduire - parfois inconsciemment - les orgies de leurs aînés. Surtout que l'une des élèves de Jane a trouvé son journal intime dans son ancienne chambre et que celui-ci décrit tout ce qu'elle et ses amies faisaient à l'époque de leur propre scolarité...
L'ambiance du roman tourne autour du lac, qui semble vraiment devenir un personnage à part entière et qui rythme la vie des pensionnaires et professeurs de Heart Lake. Natation en été, patinage et récolte de glace en hiver, le lac est au centre de bien des activités et inspire autant qu'il fascine ceux qui vivent tout autour de lui. Les adolescenets qui, au fil des ans, s'y sont noyées, renforcent encore les légendes existant à propos de ces eaux... et la fascination morbide des adolescentes difficiles qui fréquentent désormais Heart Lake.
Le mystère entourant la mort des deux condisciples de Jane n'est pourtant pas insondable pour le lecteur. Grâce à de nombreux flash-backs, les souvenir de la jeune femme nous sont révélés et l'on comprend alors beaucoup mieux ce qu'il s'est réellement passé à Heart Lake lorsque Jane y était scolarisée. Vingt ans plus tard, alors que la jeune femme est revenue enseigner le latin dans son ancien établissement, les événements s'étant produits durant sa propre adolescence semblent se répéter et, là aussi, il est facile de deviner qui est responsable de ces drames.
Malgré cette facilité à démasquer le coupable, le suspense est bien au rendez-vous dans ce roman. L'isolement et la culpabilité de Jane renforcent encore le côté sombre de l'histoire. le lac y contribue également. Tout cela donne à cet Appel du lac une atmosphère très particulière ; on finit d'ailleurs par comprendre pourquoi toutes les anciennes de Heart Lake sont fascinées par cet endroit et y reviennent si souvent. Ainsi, les vacances de Noël de Jane, passées dans un endroit tout à fait différent, semblent irréelles et trop banales par rapport au reste du roman : à côté du lac et du manoir de Heart Lake, l'Aquadôme où Jane et sa fille se prélassent pendant quelques jours semble presque situé sur une autre planète...
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