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Critique de PinkCatReading


Années 50, les Goolrick et leurs cocktails-barbecues entre gens de la bonne société, dans une belle propriété, avec une femme belle et pleine d'esprit, un homme beau, élégant et charmant, trois beaux enfants plein de vie. Beauté, bonheur, vie brillante et enviable, ô joie! Mais les émanations chimiques de ce vernis social et les vapeurs d'alcool dissolvent toute cette beauté factice, montent à la tête et l'horreur se dévoile petit à petit...

Découverte de cette société américaine du vieux sud pleine de mondanités, de convenances et de traditions à respecter. Un portrait acéré et juste de ce qu'est l'envers du décor dans une famille où tout le monde doit toujours faire bonne figure malgré les graves problèmes. Et comment règle-t-on les problèmes? Par l'alcool...qui efface le sentiment de vie ratée, les factures qui s'amoncellent, mais en crée de bien pires...

La narration à rebours m'a d'abord déconcertée mais elle aide à la montée en puissance jusqu'à la révélation déchirante de l'auteur sur le drame qui l'a brisé. Elle donne aussi une impression de se jeter en arrière dans le néant en revoyant défiler toute sa vie pour revenir au moment où tout a déraillé, le moment qui ne devait pas arriver, le moment où la ligne de vie de l'auteur a fait un nœud et tout ce qui a suivi n'a plus jamais pu être comme cela aurait du être. J'ai eu l'impression d'assister à une thérapie et j'espère que cette autobiographie fut un moyen pour Robert Goolrick d'évacuer une part d'ombre, un fardeau. Je ne sais pas comment les autres lecteurs ont perçu ce récit de la vie de quelqu'un d'autre mais j'ai eu l'impression qu'un ami me racontait son histoire, ses souvenirs avec un regard presque bienveillant ou du moins avec un peu de recul. J'admire ces gens qui ont assez de résilience et de force (ou semblent en avoir, on revient à la notion de paraître...) pour ne pas s'enfoncer indéfiniment dans l'atermoiement et la dépression malgré les épreuves indicibles et qui paraissent tout même avoir un espoir et des ressources, non pas pour rebondir de façon phénoménale, mais au moins pour avancer à leur rythme, car c'est avancer tout de même.

"Féroces" comme des fauves qui déchiquettent le corps et l'âme d'un petit enfant innocent, de l'âge de mon fils...Rien que d'y repenser mon cœur a manqué un battement.
J'ai découvert Robert Goolrick avec "Une femme simple et honnête" qui, à l'époque, n'était pas du tout le genre de roman que j'appréciais et ça avait été un coup de cœur tant au niveau de l'histoire que de l'écriture et donc de l'auteur (lu dans le cadre d'un challenge, comme quoi, vive les challenges!). J'avais alors mis dans un coin de ma tête et d'une wish list bien en évidence tous ses écrits et on m'a offert récemment "Féroces". Malgré l'ombre planante de ce drame horrible qui n'est révélé qu'à la fin, je me suis mise à la lecture avec beaucoup d'enthousiasme. Et j'ai fini le livre en pleurs, je l'avoue, à ramasser à la petite cuillère. Difficile de vous dire ici pourquoi, c'est l'autobiographie de Robert Goolrick, pas la mienne. Et même si je n'ai pas vécu le même drame que lui durant son enfance, j'ai été touchée, bouleversée. C'est très dur mais c'est très beau de vivre un livre comme cela. Merci, maintenant je vais lire un album pour enfant, ça me reposera.
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