Je connaissais le nom de
Maxime Gorki, j'ignorais cependant tout de ses oeuvres. C'est par le hasard d'une rencontre avec une cabane à livres de ma commune, que j'ai trouvé l'édition du Livre de Poche de
En gagnant mon pain. J'ignorais encore que c'était le deuxième volume de la trilogie narrant la vie de l'auteur.
Ce témoignage d'une époque si lointaine et si proche, qui a contribué à façonner le monde dans lequel nous vivons désormais m'a fascinée. L'écriture simple et limpide en appelle aux sens. On vit au rythme de ce très jeune adolescent, chassé de la famille par son grand-père qui considère qu'il peut désormais assumer seul sa subsistance. Il va donc faire mille et un métiers, chasseur dans une cordonnerie de luxe, bonne à tout faire, porteur commissionnaire, mais aussi piégeur d'oiseaux. Il passe ainsi des faubourgs malodorants et malfamés à la nature sauvage qui lui inspire des idées de liberté. Il essaie par tous les moyens de s'instruire. Son esprit curieux n'est pas borné par une éducation académique. Il lit au gré de ses rencontres, des livres que l'on veut bien lui prêter. Il s'entiche ainsi
De Balzac qu'il découvre avec
Eugénie Grandet. Il en explique simplement les circonstances : "un véritable "Grand Livre", un "livre comme il faut" que me prêta la coupeuse". Il deviendra ainsi un authentique et immense autodidacte.
Au gré de ses placements, de ses fugues, il côtoie aussi la misère et la violence ordinaire faite au peuple, aux ouvriers, aux paysans. Il constate le dénuement intellectuel des pauvres gens et celle de la bourgeoisie. Ces strates, voire ces castes, sont incapables à l'époque de dépasser les idées toutes faites, le joug d'une religion pesante, le poids d'un régime tsariste moyenâgeux. Toutes expériences qui façonneront la littérature engagée de l'écrivain et les choix politiques ambigus de l'homme public.
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