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Critique de alouett


« Je suis né à la fin du mois d'août 1913, être humain de sexe masculin. Je ne sais pas la date exacte. On a attendu de voir quelques jours si j'allais survivre et c'est alors seulement qu'on m'a déclaré. […]
Je suis né deux heures avant le lever du soleil, mouche à vin. Je mourrai ce soir après le coucher du soleil.
Je suis né le 1er janvier 1968, être humain de sexe masculin. Je me souviens dans le détail de toute l'année 1968, du début jusqu'à la fin. Je ne me rappelle rien de l'année en cours. Je ne sais même pas son numéro.
J'ai toujours été né. Je me rappelle encore le début de l'Ère de glace et la fin de la Guerre froide. le spectacle de dinosaures mourants (durant ces deux époques) est l'une des choses les plus insoutenables que j'aie jamais vues.
Je ne suis pas encore né. Je suis à venir. J'ai moins sept mois. Je ne sais pas comment on compte ce temps négatif passé dans le ventre. […]
Je suis né le 6 septembre 1944, être humain de sexe masculin. Temps de guerre. Une semaine plus tard, mon père est parti sur le front. […]
J'ai des souvenirs de moi né comme buisson d'églantier, perdrix, ginkgo biloba, escargot, nuage de juin (ce souvenir est fugace), crocus mauve d'automne au bord du Halensee, cerisier précoce figé par une neige tardive d'avril, comme une neige ayant figé un cerisier leurré…
Je sommes nous. » (extrait du prologue de l'ouvrage).



Il est difficile de présenter un résumé de « Physique de la Mélancolie ». Cet ouvrage croise plusieurs récits mais ils sont relatés par un seul narrateur. Ce dernier est complexe, à la fois unique et multiple, car doté d'une empathie hors du commun, il expliquera d'ailleurs sa capacité à se fondre dans [le corps de] l'Autre pour ressentir les choses.

A l'instar de « L'Alphabet des femmes », « Physique de la Mélancolie » s'ouvre sur une préface (étayée, généreuse et réflexive) de Marie Vrinat-Nikolov. La traductrice partage son point de vue quant à la sensibilité dont il faut faire preuve lors de la traduction d'un roman ; tenir compte des jeux de mots, de l'ambiance, de la poésie, des références… tenter de construire des passerelles entre les cultures tout en ne dénaturant pas la culture d'origine (littéraire, populaire,…).

De fait, cet ouvrage nous ravit de métaphores nouvelles et de descriptions inattendues. Cette alliance magique et mélodieuse de termes, cette formulation souvent atypique, ravissent le lecteur. Ce rythme narratif original ne change pas les habitudes de lecture mais la manière dont le regard est posé sur les choses et les gens offre une familiarité singulière (donnant l'impression que l'on découvre un terrain pourtant connu). On se laisse envelopper par cet univers riche, parfois poétique et il est difficile de rester insensible à la musicalité du langage.

(...)

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Lien : https://chezmo.wordpress.com..
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