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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Son père lui a fait six enfants. Tout le monde savait… Personne n'a rien dit. Voici les trois petites phrases qui se trouvent sur la couverture. Trois petites phrases qui en disent long…

On pourrait se croire dans un roman fictif très cru. Et pourtant non… Nous sommes bien dans la vie réelle…

Ce témoignage de Lydia Gouardo, dont le père lui a fait six enfants, et heureusement, que des garçons : Raymond, Bruno, Rémi, Régis, Brice et Boris. Si je dis heureusement, c'est parce que « le Vieux », comme Lydia l'appelle, a un penchant pour les jeunes filles. Alors, on peut dire que les garçons ont échappé au pire, même si ils sont loin, eux aussi, d'avoir eu une vie facile.

En effet, Lydia, a toujours connu le malheur et la misère. A l'âge de 3 ans, Lydia, son frère Bruno et sa soeur Nadia, sont placés dans une famille d'accueil. Suite à une décision judiciaire, les trois enfants ont été retirés à leurs parents, leur père purgeant une peine de cinq ans de prison. Un soir, leur père se présente, armé, dans leur famille d'accueil, menaçant leur « nounou » comme ils l'appelaient, pour récupérer ses enfants, chose qu'il réussit à faire. A partir de là, le cauchemar débuta. Bruno subit les violences du Vieux en premier. Puis un jour, ce fut le tour de Nadia de subir les incestes du Vieux. Chose insoutenable à mes yeux. Puis vint la période de Lydia, cette jeune femme si touchante, à laquelle il finira par faire six enfants. Entre les viols à répétitions, les brûlures, les violences, les séquestrations, Lydia Gouardo nous raconte son quotidien à l'aide de Jean-Michel Caradec'h, qu'elle appelle « mon petit greffier ». Oui, elle a besoin de son aide car à quarante-cinq ans, Lydia Gouardo sait à peine lire, et ne sait pas écrire, étant privée d'école, chose qu'elle aimait le plus…

Ça fait mal de lire un témoignage comme celui-ci. Je n'en suis pas ressortie indemne. Lydia Gouardo nous raconte sa vie avec le coeur et je trouve que cela se ressent vraiment. Elle a une force de caractère incroyable, et parfois, je me demande comment elle a pu tenir aussi longtemps entre les griffes de son père. Peut-être l'instinct de survie comme on dit. Elle a fini par être mère de famille et elle ne pouvait pas abandonner ses enfants. Lydia nous présente aussi, fièrement, son septième petit garçon, Rudy, dont elle a fait croire au Vieux qu'il était de lui, alors qu'en réalité, Rudy a été conçu avec un homme, dont Lydia garde l'identité secrète, lors d'une fugue. Elle qui n'a jamais eu le droit de parler au monde extérieur, mise à part Marianne, sa seule amie, elle qui n'a plus eu le droit d'aller à l'école, nous démontre que même dans le pire, on peut finir par s'en sortir et devenir quelqu'un à part entière.
Mais ce qui m'a le plus choqué dans ce livre, c'est que tout le monde savait, mais personne n'a rien dit. En effet, pour chaque accouchement à la maternité, lorsqu'on lui posait la fameuse question : « Et qui est le père ? », Lydia répondait discrètement : « Son père, c'est mon père » et personne n'a jamais rien dit. C'est ce que je trouve révoltant. Pourquoi on a laissé le Vieux lui faire six enfants sans jamais rien dire ? Pour le premier, je peux accorder difficilement le bénéfice du doute (une maman qui vient d'accoucher peut être exténuée et tenir des propos délirants, et encore…) mais lorsque cinq fois derrière elle ressort la même phrase, pourquoi personne n'a rien fait ? C'est ce qui me désole le plus. Si seulement les gens avaient parlé, cela l'aurait sauvé de tous les sévices qu'elle subissait, de ce monstre qui avait autant d'emprise sur elle…

Je vais terminer cette critique en saluant le courage de Lydia Gouardo d'avoir parlé, avec des mots simples, de s'être confiée sur sa vie. Jusqu'à la mort du Vieux, elle n'a pas connu le bonheur. Maintenant, elle peut vivre en paix et j'espère pour elle qu'elle réussira sa vie, trop tardivement commencée.
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ce livre n'est pas une fiction mais bien la réalité douloureuse dont cette femme a vécu. Même en imaginant les pires scénarios, on réalise dès le début des premières pages l'enfer que va vivre Lydia durant son enfance puis à l'âge adulte. J'admire son courage d'avoir témoigné, d'avoir pu exprimer avec des mots simples, avec toute sa sensibilité, sa dignité, sa pudeur, les sévices qu'elle a endurés. Imaginez votre belle-mère vous plonger dans une baignoire d'eau brûlante, le choc est si brutal que la jeune enfant ressort avec des lambeaux de chair sur les jambes, sur le ventre. Imaginez votre père vous violer, vous enfermer dans un grenier les jambes attachées et relevées pour que la semence qu'il vient de répandre dans votre corps, puisse vous mettre enceinte et cela durant des années. Durant tout ce temps, cette femme forte et courageuse va mettre au monde les enfants de son père, violent et pervers sous les yeux d'une belle-mère qui ne fait rien, qui participe.

J'admire cette femme qui a su se battre, survivre sous les coups, la faim au ventre avec son frère et sa soeur, sous l'indifférence du système judiciaire, l'indifférence du système médicale.
Histoire poignante, non...pas une histoire...Sa vie est poignante, bouleversante, choquante et je l'admire pour avoir su survivre même si dès son jeune âge, elle aspirait à mourir pour que tout s'arrête.
Son père, son bourreau, son violeur, qui va faire de sa vie un véritable enfer et même après sa mort, on comprend pourquoi elle le pleure. Durant plus de dix ans, il a été le seul à s'occuper d'elle, à prendre "soin" d'elle et ce n'est qu'une fois adulte qu'elle comprend que cet amour paternel n'avait rien de tendre, n'était pas une normalité.
J'admire cette femme qui a su aimer ses enfants, réussit à se reconstruire et connaître enfin le véritable amour, le véritable sens de la famille.

Lydia ne savait pas lire, ni écrire, Lydia ne savait pas si son corps supporterait tous les coups, on lui a appris à boire, à se shooter à l'Ether pour supporter les viols, appris à ne pas parler aux inconnus, à ne pas avoir d'amis, à n'être qu'un jouet et malheureusement, elle a appris le bonheur bien trop tard, si les autres avaient parlé, si les autres l'avaient sauvé plus tôt.
Lien : http://lesromansdechris.blog..
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le calvaire de Lydia violée et retenue prisonnière par son père. Une histoire d'horreur... sauf que là c'était la réalité. Stupéfiant et horrible, surtout le silences des autres !
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Une autobiographie indescriptible tellement l'horreur est présente.
Violences physiques et psychiques.
Viols
Séquestration
Rapports sexuels contraints avec un animal
Refus d'alimentation
J'en passe et des pires...

Tout a commencé à 8 ans pour Lydia lorsqu'a son retour d'hospitalisation (pour brûlures volontaires au 3 ème degré par sa belle mère) son père décide qu'il sera le seul à s'occuper d'elle et ses pansements.
Bien tranquillement il la violera pendant 27 ans.
Naîtront de ces viols 6 enfants sans que PERSONNE ne lui vienne en aide.
Pourquoi ? Parce que son père menaçait et terrifiait quiconque essayait de leur parler.
De plus très proche des gendarmes qui ne donnaient jamais suite aux peu de plaintes déposées.

Ce livre est révoltant, terrifiant et à chaque page je me suis demandé comment cette femme avait pu survivre à tout ça...
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