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Critique de Colchik


Nous voici plongés dans la vie quotidienne d'un kibboutz. de la cantine aux «chambres», terme qui désigne le logement des kibboutzniki, en passant par le dispensaire ou les entrepôts, nous découvrons l'organisation sociale et les règles de vie de la communauté. L'idéal égalitaire des membres, la générosité des principes et le partage des tâches masquent de plus en plus difficilement les tensions qui résultent des nouveaux enjeux de la société israélienne et qui naissent des contraintes de la modernité. Les objectifs des fondateurs des kibboutzim paraissent dévalorisés dans un monde de plus en plus matérialiste, confronté aux appétits du marché, à la recherche du profit et à l'individualisme croissant des nouvelles générations. Les débats deviennent de plus en plus difficiles entre les pionniers d'une part, combattants de la première heure ou rescapés de la shoah, et les sabras d'autre part, nés en Israël et élevés dans le cocon du kibboutz. Ces derniers sont de plus en plus décidés à faire évoluer des règles de vie qui leur paraissent dépassées dans le monde d'aujourd'hui. Faut-il continuer à élever les enfants à l'écart de leur famille naturelle ? Faut-il installer les vieillards dans des maisons de retraite? Faut-il placer les revenus du kibboutz en Bourse ou développer les équipements collectifs ? Ces questions soulèvent des discussions passionnées dans le kibboutz car elles touchent à l'essence même du système kibboutznique.
Lorsque la secrétaire du kibboutz meurt à la suite d'un empoisonnement criminel, ce petit monde clos menace d'éclater devant la violence du choc engendré par le crime. L'équipe du commissaire Michaël Ohayon chargé de l'enquête, affronte le désarroi et la peur dans un lieu auparavant préservé des maux de la société moderne. Un second meurtre fait encore vaciller davantage le fragile équilibre du kibboutz. le refus du changement, la crainte de renoncer à un mode de vie acquis au prix de sacrifices quotidiens expliqueront cette dérive meurtrière.
L'intérêt du livre de Batya Gour réside dans la description minutieuse d'un univers qui nous est, pour beaucoup, inconnu. La sécheresse du trait restitue un peu de l'austérité de la vie des premiers kibboutzniki. La société israélienne nous apparaît dans sa diversité et ses contradictions et le personnage de Michaël Ohayon, qui manque parfois un peu de relief, possède une retenue et une pudeur touchantes.
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