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Critique de jazzman


C'est le deuxième roman de Batya Gour que je lis et comme pour le premier, je ne suis pas déçue. Une constante des romans policiers israéliens en général est l'omniprésence en toile de fond des problèmes qui gangrènent la société de cet état . Signalons que Batya Gour a été journaliste pour le quotidien de gauche Haaretz qui dénonce régulièrement le racisme anti-arabe d'une grande partie de la société israélienne, le mépris des Ashkénazes pour les Orientaux en général et s'est toujours exprimé en faveur du retrait des Territoires occupés et de la défense des droits des Palestiniens.
Une très jeune femme Zohara est retrouvée morte dans les combles d'un immeuble qui doit être rénové. Il s'avère que Zohara est fille de parents Yéménites arrivés en Israël juste après la création de l'État en 1948. » L'État ashkénaze » a besoin d'augmenter une population juive alors trop peu nombreuse et propose une vie meilleure (…) aux insolites communautés juives du Moyen-Orient. Mais ces Misrahim ( Les Juifs mizrahim également appelés Edot HaMizra'h sont les Juifs descendant des communautés juives du Moyen-Orient et sont à ne pas confondre avec les Séfarades, essentiellement originaires d'Afrique du nord) seront toujours considérés comme des citoyens de seconde zone proches du sous-développement. Ce mépris qui perdure se ressent dans l'opinion haineuse qu'entretient la famille Benech, d'origine hongroise envers la famille de Zohara Basheri.
En toile de fond de l'intrigue policière, ces milliers de bébés et de nourrissons juifs originaires des pays musulmans et en particuliers du Yemen et soit-disant décédés de maladie mais en réalité donnés à l'adoption à des familles ashkénazes. Après s'être longtemps récrié , Israël a fini par ouvrir une enquête dont les conclusions vont dans ce sens. La famille Basheri a-t'elle été victime d'une telle abomination ? A t'on fait taire Zohara car elle aurait trouvé quelque chose ? Dans ce contexte d'Intifada, a t'elle été tuée par des Palestiniens des territoires qui travaillent en Israël ou par des arabes israéliens ? C'est l'opinion du collègue très raciste du commissaire Mickaël Ohayon ? En tant que Séfarade originaire du Maroc, Ohayon est aussi victime de discriminations. Ces différences culturelles entre communautés juives fera dire à la curieuse Nessia : « "Les ashkénazes ont des chiens domestiques, mais pas nous. Ca ne fait pas partie de notre culture."
Ce n'est pas tant l'intrigue policière qui est intéressante ici puisque les enquêteurs bénéficient d'un important coup de main extérieur pour la résoudre mais la description très fidèle des contradictions qui minent cet état et l'empêchent d'aller vers le mieux car comme le dit Ephraïm Benech : « Dans un tel climat de haine, comment voulez-vous que quelque chose fleurisse? « Une fresque très complète et très réussie de la société israélienne.
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