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Critique de gerardmuller


Lettres à Sixtine
Remy de Gourmont (1858-1915)
Remy de Gourmont est un écrivain, journaliste, critique d'art et poète français. Il fait la connaissance en 1887 de Berthe de Courrière, modèle du sculpteur Auguste Clésinger et devient son amant. Berthe inspire au jeune journaliste des lettres passionnées qui traduisent l'émotion d'un instant et qui seront publiées à titre posthume sous le titre « Lettres à Sixtine ». Par la suite Remy de Gourmont s'installe chez elle rue des Saint Pères et y restera jusqu'à sa mort.
Remy de Gourmont est aussi connu pour cette phrase célèbre :
« Quand un peuple n'ose plus défendre sa langue, il est mûr pour l'esclavage. » Une phrase d'actualité !
Ses lettres et poésies écrites dans un style tout à fait romantique et emphatique traduisent les tourments et les angusties d'un amour enflammé qui hésite à être partagé, car toutes livrées à un romantisme échevelé, Berthe de Courrière ne cédant pas facilement à la chair :
« Elle me joue du Beethoven et je me cramponne au fauteuil pour ne pas la saisir et la baiser à pleine bouche… »
L'auteur quant à lui aspire avec une constance désespérante à l'empyrée, cet espace céleste imaginaire lieu de tous les délices :
« Quand même il ne s'agirait que d'un peut-être, je m'y attacherais encore désespérément, parce que j'ai mis ma vie là et que je ne veux pas et que je ne peux pas la reprendre. »
Il passe des états les plus séraphiques aux pires navrures amatoires :
« Amère misère d'avoir rencontré la femme à aimer, celle qui vous prend tout et ne pouvoir réaliser son rêve… Comme vous avez bien dompté mon orgueil d'homme, de me faire trouver douce l'abdication des droits que me donne votre tendresse… »
Point culminant de ces soupirs épistolaires, le « Chant royal de l'Éden » délivre des épithalames extrêmement poétiques:
« Mousses dont la blondeur attire vers le charme de leur fraicheur
Source où tout deuil et tout martyre n'est plus que joie et que douceur,
Fontaine d'extase et d'ivresse, ô réconfort de la détresse, apaisement du désespoir,
Permets que, plein de nonchaloir,
Désaltéré par ton dictame je trouve en toi, sans plus douloir,
L'Éden que je veux pour mon âme. »
Et puis…
« Son âme était en voyage, quand mes désirs se sont accomplis…Son corps s'est donné seul ; son âme était en voyage… »
Et la conclusion en un sourire :
« le sourire est un dieu charmant, fait de lumière, limpide comme un vol subtil de libellules qui rase l'eau dormante et bleue des étangs clairs. »

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