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Critique de RosenDero


Redwin est un nain de l'ordre de la forge. Son père lui a enseigné son art, mais il ne lui a jamais appris à forger d'armes. Cette répulsion pour les lames et pour le combat font passer le père de Redwin pour un lâche auprès des autres jeunes nains ; mais l'apprenti forgeron ne veut pas d'un lâche comme père, il veut forger des tranchoirs, il veut combattre, prouver sa valeur. Alors il va partir, et forger sa destinée... coûte que coûte.

——

"Oui, mais…"
Voilà mon avis résumé en deux mots.
Développons.

Oui, car l'histoire de Redwin est belle, épique à souhaits, que le scénario est bien ficelé et que c'est un plaisir d'avoir affaire à un one shot, tout en sachant que d'autres tomes complètent l'univers. Oui, car de nombreuses idées sont hautement intéressantes, notamment celle de la cité des sang-mêlés (qu'on retrouve peut-être dans Elfes ?), de l'orfèvrerie naine. Oui, car la fin du tome est haletante, que le demi-dieu nécromant est une réussite, que le combat final est génial, que ce n'est pas juste un simple "boss de fin" mais que le héros s'y repent. Oui encore car les dessins sont vraiment beaux (pour qui aime) et les planches soignées.

…mais.
Mais, car en amateur de fantasy j'ai été assez déçu par nombre de petites facilités ou incohérences qui m'ont fait l'effet d'une série casual surfant sur le succès de ses Elfes et tirant sur la corde jusqu'à plus soif.
On va dire que je tatillonne, mais quand on me donne une carte avec les "Plateaux de Phragg" et que, dans le texte, on me parle de "la région de Parhagg", je me demande si c'est un fait exprès, ou juste le résultat d'un boulot bâclé. (Je vous parlerai un jour de mon album Elfes tome 1, acheté quasiment dès sa sortie, si mes souvenirs sont bons, et dans lequel la carte intérieure en 3eme de couverture est tout bonnement collée à l'envers ! Classe...)
On va dire que je joue le puriste ou le réac, mais quand on m'annonce de la fantasy sur un fond archi classique d'elfes et de nains, de runes et de trônes, de nécromants et d'ogres, je m'attends à ce qu'on me donne du connu (et, à l'intérieur de ce cadre, qu'on me surprenne par l'histoire, le scénario, quelques modifications ou divergences sur le contexte, voire les mécanismes du monde et de l'environnement (Ah, les maîtres maçons de Fetjaine ) ) pas qu'on me sorte des nains qui atteignent la fleur de l'âge à 30 ans pour crever à 70, avec autant de poils que ma grand-mère, et qui se vautrent dans la luxure comme des porcs humains. A bien y réfléchir, on se croirait chez Stan Nicholls qui prend des héros et les appelle "Orcs" pour faire neuf. Mais changer de point de vue implique une gymnastique bien plus complexe que simplement employer d'autres dénominations, rapetisser la taille des personnages, les enfermer dans des castes ou leur prêter des répliques graveleuses… N'est pas Tolkien qui veut. On sent bien que le background de Nains s'arrête aux 5 clans, à une dieu tutélaire (et son épouse), et puis basta.
On ne comprend guère les subtilités du rôle de seigneur des runes, ni de celui de seigneur de guerre, ni de la présence de 7 têtes couronnées, etc.

J'ai eu l'amère impression d'un cadre totalement bâclé, péché à la louche dans celui des Elfes, pour se focaliser uniquement sur l'histoire d'un nain boosté aux stéroides, avec des chevilles de Percheron et des valseuses taurines. Parlons de Redwin. Nulle part dans le tome on ne nous explique pourquoi, comment, par quel biais ou miracle ce petit bout de forgeron va parvenir à devenir maître des runes et héros quasi mondial. Suffit-il de dire "je veux être président de la républi-que" pour le devenir ? De se prendre pour un demi-dieu et de péter plus haut que son joufflu pour réussir ? D'apprendre le solfège le soir et de se manger des gnons la journée pour devenir le plus grand forgeron et combattant ayant jamais existé ? C'est quand-même assez easy non ? Qu'est-ce qui lui en donne la force ? Cette haine, cette rage, ce lien paternel rompu ? Redwin serait-il le premier des nains à avoir été en froid avec son père ? Tout ça m'a paru un peu tiré par les cheveux...

Pour en revenir aux dessins, je les trouve un peu trop comics par moments, à mon goût. Mais ça n'enlève en rien à leur qualité, et en comparaison de ce qui est fait sur le tome 2 par exemple (Ordo), ceux-ci sont même préférables.

Je ne suis pas sûr d'avoir tout abordé, mais je résumerai simplement en disant que le début et la fin du tome sont géniaux ; que le tout forme un belle aventure épique ; mais que ça ne satisfait pas le fan que je suis. Si les demi points existaient je mettrais volontiers un 3.5 à ce premier tome de Nains ; le suivant va tirer son frère ainé vers le haut.
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