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Critique de Labullederealita


Shilpi Somaya Gowda signe un magnifique roman sur le destin d'une famille suite à la perte d'un être cher.

Jaya, Keith, Prem et Karina forment les Olander, une famille joyeuse, soudée et aimante. Karina est un peu en retrait, solitaire, avec un esprit tenace. Elle aime plus que tout son petit frère même si elle apprécie avoir ses petits moments d'intimité. Prem est le petit blagueur de la famille, celui qui apporte de la joie, le ciment de ce noyau familial. Keith cherche à gagner toujours plus d'argent pour se hisser dans les hautes sphères de la finance et mettre sa famille à l'abri. Jaya mène une carrière dans les affaires internationales, elle construit toujours son identité, perdue entre les différents pays où elle a vécu, son pays natal, l'Inde ainsi que son pays d'accueil, les États-unis ! Leur vie va basculer le jour où Prem se noie dans leur piscine.

A partir de ce jour, leur famille se brise, ils s'éloignent, chacun est perdu dans sa douleur, sa souffrance et ils ne peuvent s'entraider à surmonter cette terrible épreuve. Keith se réfugie dans son travail, Jaya renoue de façon extrême avec la spiritualité, et Karina....Karina se construit ado dans cette souffrance. Elle porte une culpabilité écrasante sur ses épaules, elle cherche à incarner l'âme de son frère en réussissant sur tous les tableaux pour que ses parents soient fiers et n'aient pas de tracas. Karina voit ses parents se détacher l'un de l'autre, elle se noie dans sa culpabilité et son seul échappatoire est de s'abrutir de travail et d'activités périscolaires, et de s'infliger une douleur qui lui donne l'impression de se libérer, de s'échapper et de ne plus penser.

Nous suivons Karina et ses parents sur plusieurs années. Prem observe sa famille se détruire de là où il est. Nous assistons comme Prem à leur éloignement, à la dissolution de ce qui faisait leur famille. On voit Karina qui se bat entre sa double-culture, son émancipation, son statut de femme et sa volonté de reconstruire par tous les moyens une famille, quitte à foncer avec naïveté dans des relations qui pourraient s'avérer toxiques.

"La famille" est un beau roman sur le deuil, les liens qui se dissolvent et qui ont besoin de temps et de certains soubresauts pour se retisser. La quête d'une unité, d'un groupe, d'un noyau familial à n'importe quel prix.
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