Citations sur Sa main sur ma nuque (104)
L’amour de sa vie reposerait en paix, dans ce berceau de la mer. Ces océans où, en d’autres continents, ils avaient été si heureux ensemble. À pouffer dans leurs masques devant un poisson coffre qui gonflait son ventre piqueté d’aiguilles. À s’ébahir au passage d’une raie manta qui volait au-dessous d’eux. À se donner des baisers salés.
Elle aimait considérer la vie comme le ferait une enfant naïve aux yeux grand ouverts sur le monde.
On vit les plus beaux quotidiens qui soient, là, maintenant, au cœur de nos voyages. On vit un rêve éveillé chaque jour. Tu sais à quel point une foule de gens envient notre métier ! Et imagine, nous, en plus, on partage maintenant cette vie. C’est merveilleux !
Il a été un très fidèle compagnon de voyage. Je l’ai échappé sur des rochers, heurté contre des murs, mouillé à la pluie. Il a survécu à tout. Il a fait pour moi les plus belles photos, les plus poignantes aussi. C’est comme s’il avait été complice de pages de ma vie tellement intimes que je suis incapable de m’en départir. Je l’ai fait réparer à quelques reprises et passer quelques jours sans lui m’a toujours déplu.
En quête d’une tanière qui les isolerait enfin dans l’unique silence de leurs soupirs. Pour blottir leur amour dans le berceau de cette nuit sous l’immensité d’une voûte criblée d’étoiles. Aux limites du monde, dans le giron d’une nature généreuse et hospitalière. La nuit devint soudain affolante, nimbée d’une fiévreuse moiteur.
Quand le corps devient une arme de destruction massive, on se doute bien à quel point il n’existe à la place du cœur qu’un vide existentiel corrosif.
Elle y voyait bien peu de femmes. Et la plupart de celles qui se faufilaient rapidement sur le trottoir, telles de sombres ombres furtives, portaient le voile. Elle songea qu’il fallait être vraiment très belle pour qu’un tel attribut n’altère pas la beauté d’une femme. Mais elle n’était pas chez elle, elle devait taire ses déchirures intérieures.
Elle se souviendrait alors de ces amitiés intenses volées à ce temps qui lui glisse si vite entre les fibres du cœur. Des rencontres brusques. Nées d’un seul regard complice. Vibrantes. D’une vive émotion partagée. D’un éclat de fou rire soudain. Une amie d’un ailleurs lointain pour qui quelques mots expédiés par courriel enjoliveraient un soir triste de novembre comme par magie. Un sourire virtuel.
J’ai vu le monde à travers tes yeux et il était merveilleux. Plus beau encore que ce que je pouvais imaginer. Ton amour m’a inspiré mes plus belles photos. Sache que les plus flamboyantes demeureront toujours celles où tu apparais. Ma préférée est celle du Jardin Majorelle. Ma première photo de toi, au Maroc. La plus éblouissante. La plus importante. Car c’est là que j’ai capturé ton âme, emprisonné ton cœur à jamais.
Je t’ai aimée plus que ce que la Terre porte de plus beau, au-delà de ce que cette planète a de plus attachant. Rien dans ce monde que nous avons découvert ensemble n’aura jamais la grâce de ton être et la force de ton cœur. Je t’ai aimée comme on voit la mort venir.