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Critique de Laveze


UN BALCON EN FORÊT de JULIEN GRACQ
L'aspirant Grange est affecté à la maison forte des Hautes Falizes près des Ardennes belges au milieu d'une plantation de barbelés. La maison est équipée de deux ouvertures, une pour la mitrailleuse, l'autre pour le canon anti char. le caporal Olivon ainsi que deux soldats, Hervouët et Gourcuff partagent la maison avec lui. Il ne se passe pas grand chose, les soldats vont régulièrement relever leurs collets pour les lapins tandis que Grange va au hameau s'installer au café des Platanes. Les soirées passent assez vite Grange et Olivon sont de gauche, discutent facilement et ont des amis communs. le capitaine passe à l'occasion distiller quelques informations, puis l'hiver arrive. Un soir de pluie Grange rencontre Mona, une jeune femme avec laquelle il aura une liaison régulière. La routine s'installe, une sorte d'ennui bien que Grange aime son bunker. le passage de blindés et de gros( généraux familièrement) laisse à penser qu'il va y avoir du mouvement mais rien finalement et chacun retourne à sa morne routine, permission à Paris en fin d'hiver, s'ennuie et rentre. le capitaine appelle désormais tous les jours, la tension est palpable, Olivon pense qu'on devrait mettre une pancarte « chiens méchants » devant le bunker!! 9/10/ mai 1940 l'heure n'est plus à l'attente « ils »sont à dix minutes du bunker…
C'est un livre sur l'attente, il ne se passe rien ou presque, on s'occupe à des tâches subalternes, on essaye de deviner le futur grâce à quelques réflexions du capitaine, à des mouvements de troupes, à la lecture d'un journal, et pour Grange c'est l'ultime rencontre amoureuse qui rompt l'immobilisme, mélange d'amour et de froideur comme si la peur du lendemain inhibait une partie des sentiments. Et puis d'abord et avant tout la prose de Julien Gracq qui impose sa lenteur, c'est un texte d'une beauté envoûtante autour d'une mort qui s'invite progressivement. Un pur bonheur de lecture.
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