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Critique de visages


Il y a bien longtemps, j'avais lu une citation de Julien Gracq sur une affiche pour une exposition d'art " tant de mains pour transformer le monde et si peu de regard pour le contempler ". Cette phrase m'avait touchée et donner envie de lire cet auteur,et puis le temps a passé et le hasard des rencontres m'a mis ce roman entre les mains.
Il est certain que J.G. sait contempler le monde tant extérieur qu'interieur ! Qu'il le décrit par une prose d'une rare poésie et qu'il sait voir au delà des apparences. le balcon en forêt est en réalité une " maison forte" dans laquelle se rend le lieutenant Grangé en bordure de la Meuse, pendant " la fausse guerre". Trois autres soldats vont y vivre avec lui dans l'attente d'ordres...
Ce lieu semble hors du temps etGrangé donne le sentiment d'errer entre rêve et réalité. Il se fond dans le décors, comme étranger au monde qui l'entoure et même peut-être de plus en plus étranger à ce qu'il était.
Les descriptions envoûtantes de la forêt créent une ambiance plus proche du conte que d'un roman sur la guerre,avec toute la symbolique de l'inconscient et des profondeurs de l'âme.
Quand Grangé rencontré Mona sur un chemin rendu mystérieux par la pluie et la brume,tous les repères sont mis à mal. Est ce une fillette? Une femme? Est-elle là par hasard? le provoque t'elle? Son allure m'a immédiatement fait penser au petit chaperon rouge, même si ici,le loup se laisse dévorer avec délectation! En s'enfoncant dans les bois ,Grangé s'éloigne de plus en plus de la réalité et sa mission devient de plus en plus floue. Les objectifs militaires s'effacent au profit d'une quête initiatique. Et pourtant la drôle de guerre envoie des signaux de son existence comme des rappels à la réalité. Grangé finit par se rapprocher de ce pour quoi il a été désigné et commence alors une période d'attente mêlée de confusion,de peur et de tentative d'échapper là encore au réel. On sait qu'il va se passer d'un moment à l'autre un acte violent qui va fracturer cet univers onirique, et ce moment arrive. Pourtant,Grangé se laisse à nouveau glisser dans un monde intérieur. Il n'a été que le spectateur du théâtre ridicule de la guerre,il n'y a jamais mis de sens. " la guerre continuait à se cacher derrière ses fantasmes, le monde autour de lui à s'evacuer silencieusement ".
J'ai découvert une plume magnifique et un style hors du commun. Je suis cependant convaincue que beaucoup de choses m'ont échappé et que je n'ai pas eu accès à toutes les subtilités de ce texte. Bien que je n'en ai pas du tout l'habitude je suis tentée de trouver une analyse didactique de cette oeuvre pour ne rien perdre de sa substantifique moelle !
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