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Critique de mamary57


J'avais une pointe de doute en commençant ce roman car on part dans une autre époque, celle qu'à pu vivre nos grands-parents ou arrière-grands-parents, car oui celle de la guerre a été rude, éprouvante pour nos aïeuls.
On remarque vite que l'auteure a mené des recherches intenses, elle ne laisse rien au hasard ou à l'interrogations, ce fut même pour moi une leçon d'histoire. Car oui, j'en ai appris durant ma lecture sur ces périodes qui ont marqué l'histoire.

Ce roman est palpitant, on ressent à chaque page la pression des instants fugaces, la pression des entourages de nos personnages, celle qui ne laisse pas la place au hasard, celle de la manipulation et surtout celle qui nous submerge, ne nous laissons aucune marge de manoeuvre.

On commence le roman avec une belle histoire entre deux adolescents malgré la différence de classe et surtout de nationalité. Car oui nous avant Eugénie une jeune fille de 14 ans, française, faisant partie de l'assistance, vivant dans cette ferme avec ses deux frères. Elle a la joie de vivre et surtout l'innocence et l'insouciance, pour elle pas de jugements, pas de reproches, elle ne voir que le bon en chacun et son béguin pour Ludwig, ce jeune homme de 16 ans n'ayant sa place nulle part et qui est traité comme une traite au vu de ses origines, n'est pour elle que le parfait adolescent qui fait battre son coeur.

Mais voilà les circonstances de l'instant, le retour de cet oncle qui souhaite, outre un successeur, va embringuer avec lui le neveu paria pour en faire son héritier. Ce passage a été pour moi d'une telle tristesse, un moment des plus émouvant car il annonce la fin pour Ludwig. La fin de son libre arbitre, la fin de sa liberté et le début de l'endoctrinement.
Ludwig,16 ans, était arrivé en France avec sa mère qui est venu se refugier dans ce pays de naissance à la mort de son mari. Mais étant Allemand de son père, il n'a jamais trouvé cette légitimité de part sa mère, en effet, les autres ne le voit que comme le traite qu'apporte cette nationalité paternelle. Il va être traité en tant que tel, travaillant sans relâche pour un salaire de misère, étant nourri que bien moins du minimum. Mais connaissant cette précarité qui lui colle à la peau, il ne montre aucune forme de faiblesse et pour lui pas question de perdre le peu qu'il a réussi à acquérir. Son seul rayon de soleil est cette jeune fille qui chante et virevolte, cette âme pure qui réchauffe son coeur.
L'arrivée soudaine de son oncle va tout remettre en question, il va devoir la quitter avant même de pouvoir dévoiler ses propres sentiments et c'est dans l'urgence qu'un baiser sera échangé.
Ce goût furtif restera dans sa mémoire, sur ses lèvres, gravé en lui année après année.
Il n'aura d'autre choix que de la quitter, de la laisser derrière lui, et avec cette pointe d'espérance que le destin la remettra sur son chemin.

Des années plus tard, ce retour à Paris est pour les deux jeunes gens une épreuve, car outre les ordres de son oncle, Ludwig va devoir protéger celle qui n'a pas quitté ses pensées de la cruauté de ce dernier. Celle qui chante, qui envoûte par sa voix, qui n'a pas le choix de côtoyer ces hommes qui ont pris en otage sa ville, son pays, se doit de garder sa détermination, sa fougue pour agir dans l'ombre mais quand ce pilote revient, elle va chavirer entre son désir de reprendre où tous s'était arrêté et combattre ce désir qui la consume.

L'auteure a su nous subjuguer par ce roman, c'es une vraie leçon de vie, de droiture et de protection de soi. La force d'Eugénie est admirable, vivre sous couvert des menaces, de la résistance et des faux semblants. Elle nous montre que dans le quotidien, les combats sont rudes mais qu'au travers de ces derniers la lumière pourra en jaillir. Les apparences sont trompeuses, les dires et les actes diffèrent et c'est ce que va constater Ludwig, lui qui a été formaté par son oncle, par cette patrie qui la accueilli pour se servir de lui et c'est son retour qui lui ouvrira les yeux sur la misère que renferme ce monde. Aucun acte n'est pardonnable, mais les circonstances peuvent atténuer la douleur qui enflera en nous.

Erin a réussi ce pari de nous offrir un roman d'un autre temps, d'une période douloureuse, dont les retombés ont été atroces et les pertes lourdes. On y a vu la cruauté, les mensonges et la force au travers de nos personnages.
La couverture du roman a su refléter complètement cette histoire bouleversante, elle est à l'image même de ce que vont ressentir nos protagonistes et elle est digne de l'affiche d'un film.

Vous l'aurez compris c'est pour moi une très bonne lecture, une plongée dans cet univers qui a touché nos proches et qui a marqué l'histoire.

Lien : https://leslecturesdemariaet..
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