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Critique de Sofiert


C'est une histoire de famille, mais c'est surtout une histoire de femmes.
Des femmes italiennes de Calabre, une terre qui donne peu mais prend beaucoup. Elle prend la force des femmes, elle prend leurs enfants, elle brise leurs coeurs et leurs corps dans un monde de traditions patriarcales où la volonté des hommes fait loi.
Cette saga familiale s'étend sur une centaine d'années, de la naissance d'Assunta, la mère, à la fin de vie de Stella Fortuna. Car si c'est bien elle, comme l'indique le titre du roman, l'héroïne de cette incroyable histoire, ce sont aussi les femmes de la famille qui sont décrites avec talent.
Mais revenons à Stella. Elle porte le nom de sa soeur aînée, morte très jeune, et porte aussi le poids de ce deuil. Avec ce nom porte-bonheur, Stella aurait pu être une femme heureuse. Mais si elle échappe plusieurs fois à la mort dans des situations cocasses, sa vie est tragique. Elle qui ne rêvait que d'indépendance, qui refusait de cuisiner, de se marier, qui éprouvait pour son père une haine feroce va se retrouver contrainte par ce père ignoble à se marier et à élever 10 enfants.


Si l'écriture de Juliet Grames ne cède jamais au pathos mais puise dans la démesure et l'humour, il faut bien conclure que Stella a complètement raté sa vie. Et que toutes les femmes de cette famille italo-américaine ont plus ou moins raté la leur. Car si l'immigration aux États-Unis peut apparaître comme une opportunité, elle n'a en fait que souligner le poids du sexisme et la totale dépendance des femmes à leurs pères, à leurs maris et à leurs enfants.
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