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Critique de Trollibi


Non, Stella Fortuna n'est pas un chat, elle n'a pas neuf vies... Stella est juste née sous une bonne étoile et le destin lui aura octroyé la chance de survivre sept (ou huit) fois à une mort tragique. Pourtant, malgré son nom qui devrait doublement lui porter bonheur, la jeune fille n'a pas été épargnée par le destin... Dans le petit village calabrais de Ievoli, où elle est née en 1920, la vie est rude et les Fortuna vivent pauvrement. Son père a laissé sa mère se débrouiller seule pour aller tenter sa chance en Amérique ; absent la plus grande partie de l'enfance de Stella, il se comporte en véritable tyran quand il est là. Y compris le jour où il décide de déraciner sa famille pour les emmener dans le Connecticut. C'est une nouvelle vie qui s'offre à Stella et sa famille, une vie qui sent bon le rêve américain et la liberté. Vraiment ?

Derrière l'histoire de l'enfant intelligente et de la femme incroyable, belle et déterminée qu'est Stella se cache une fresque familiale qui traverse tout le 20e siècle. de la Calabre aux traditions ancestrales bien ancrées à l'immigration vers le rêve américain, on suit les traces de Stella, de sa soeur Tina et de sa mère Assunta. C'est le quotidien de ces femmes qui se déroule sous nos yeux, une vie tout à la fois remplie de petits bonheurs et de grandes tristesses, une vie simple mais pas toujours facile. L'auteure nous dépeint avec beaucoup de délicatesse et de réalisme des portraits de femmes que la vie n'a pas épargnée, soumises à l'autorité patriarcale mais qui savent se débrouiller, rêvent de vivre libres et même refusent de se laisser dicter leur conduite. Il fallait vraiment que ces femmes ait du courage et de la détermination pour suivre leur mari et père vers un pays qui n'étaient pas le leur, pour découvrir d'autres traditions, apprendre une autre langue. Car, au travers de l'histoire des Fortuna, Juliet Grames rend surtout un vibrant hommage à tous ces Italiens, hommes, femmes, enfants qui ont quitté leur terre natale pour aller chercher ailleurs une vie meilleure. 

En parcourant aux côtés de Stella chacune des étapes de sa vie, j'ai ri (car le texte n'est pas dépourvu d'humour et de situations cocasses), j'ai pleuré (parce que réellement il y a des passages tragiques), je me suis révoltée (franchement, j'aurais bien étranglé le tyran paternel) et j'ai refermé "Les sept ou huit morts de Stella Fortuna" avec un petit pincement au coeur car cette histoire a bien entendu fait écho à mes racines maternelles. Certaines situations ont fait remonter à la surface des souvenirs évoqués par ma nonna, née elle aussi en janvier 1920 comme Stella et comme elle déracinée de son Italie natale pour suivre son mari en Belgique (allez savoir si c'est moins fun que l'Amérique...).

Incontestablement, le roman de Juliet Grames sera mon ultime et plus grand coup de coeur de cette année de lecture ! 
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