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Critique de Renod


Wollaing dans les Hauts-de-France, 25 % de chômeurs, 50 % d'alcooliques. La vie semble s'être arrêtée au moment de la fermeture de l'usine métallurgique, au milieu des années quatre-vingt. Dans cette ville sinistrée, des offres de crédit d'une banque qui ne réclame aucune garantie représentent un secours à court terme. Le problème, c'est que si l'emprunteur ne respecte pas l'échéancier, l'organisme lui envoie des recouvreurs de dettes redoutables. C'est ce qui arrive à Pauline Leroy après qu'elle ait cessée de rembourser les traites de son crédit de cinquante mille euros. Quand son corps est découvert dans un champ quelques jours plus tard, tous les regards se tournent vers les gros bras du créancier. La police débute l'enquête dans une ville qui reste marquée par les conflits sociaux qui ont accompagné la liquidation de l'usine. Trente-cinq ans plus tard, les rancoeurs restent vives. L'abcès de ces tensions larvées gonfle et s'apprête à crever. «Les Salauds devront payer», il est temps de solder les vieux comptes d'un passé qui ne passe pas…

Dans ce roman, le Nord apparait sous une lumière crue. C'est une terre grise et plate à en pleurer où seuls des terrils et des friches industrielles se dessinent à l'horizon. L'auteur décrit ces villes postindustrielles frappées par la crise. Pour éclairer les origines de cette violence et de cette précarité, il revient sur la décolonisation et la désindustrialisation. Les clefs de nos drames actuels se trouvent dans ce passé. Le commandant Buchmeyer l'a bien compris puisqu'il décide d'interroger les anciens acteurs de ces luttes et de consulter les archives sur la fermeture de l'usine. L'histoire est parfaitement romancée et agréable à lire. L'intrigue policière insuffle une tension permanente au récit. Seule ombre au tableau, le dénouement m'a paru tiré par les cheveux. Si j'ai été déçu par «Terminus Belz», le résumé de la quatrième de couverture m'a convaincu de lire un nouveau roman d'Emmanuel Grand. Et heureusement car ce "polar social" est une excellente surprise.
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