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Citations sur La transmission de pensée (15)

Car il s’agit ici d’un livret. Il est fourni en plus. Qu’il soit court ne devrait pas empêcher de le voir en position tierce. Non seulement un de plus, lorsqu’il y en a déjà deux, mais encore effet de la place tenue par le tiers. Qu’en toute rigueur le tiers soit en position quarte, nous le concéderons par avance à la critique de l’esprit chagrin.

[GRANOFF Wladimir, REY Jean-Michel]
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Le travail de Jones se situe décisivement dans la perspective de la philologie qui se double d’un travail sur la mythologie indo-européenne. Rappelons que c’est à l’humanité comme telle que Jones adresse son travail, dans l’intention de la prévenir davantage contre toute forme religieuse de la superstition.

[GRANOFF Wladimir, REY Jean-Michel]
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Dates [de 1921 à 1932] entre lesquelles l’occulte apparaîtra de plus en plus comme un objet de discours. C’est précisément ce dont Freud se débarrasse assez vite et par rapport à quoi il introduit une distance qui ira en croissant.

[GRANOFF Wladimir, REY Jean-Michel]
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Ma propre vie, ainsi que je l’ai déjà déclaré publiquement, a été particulièrement pauvre du point de vue de l’occulte. Le problème du transfert de pensée vous paraîtra peut-être mineur en comparaison de la grande magie de l’occulte. Mais pensez seulement aux conséquences du pas, au-delà de notre point de vue à ce jour, que nous ferions rien qu’en acceptant une telle supposition. Ce que le gardien de Saint-Denis avait coutume d’ajouter au récit du martyre du saint reste vrai. Après qu’on lui eut coupé la tête, saint Denis l’aurait ramassée, et s’en serait allé la portant sous son bras. Et le gardien ajoutait : Dans des cas pareils, ce n’est que le premier pas qui coûte. Après, cela va tout seul.
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Le patient, en mars dernier, se décida à consulter la diseuse de bonne aventure, et il lui proposa la date de naissance de son beau-frère, sans bien entendu le nommer ou lui révéler qu’il pensait à lui. L’énoncé de l’oracle fut : en juillet-août prochain, cette personne mourra d’un empoisonnement causé par des écrevisses ou des huîtres. Après m’avoir raconté cela, il ajouta : c’est vraiment faramineux.
Ne comprenant pas, je lui répliquai vigoureusement : qu’y a-t-il de si faramineux ? Voilà déjà plusieurs semaines que vous êtes revenu chez moi ; si votre beau-frère était effectivement mort, vous me l’auriez raconté depuis longtemps ; il est donc toujours vivant. La prophétie s’est produite en mars, elle devait s’accomplir au milieu de l’été, nous sommes maintenant en novembre. Elle ne s’est donc pas réalisée, qu’y trouvez-vous de si merveilleux ?
Il me répondit : bien sûr que ce n’est pas arrivé. Mais ce qui est remarquable, c’est ceci : mon beau-frère est un grand amateur d’écrevisses, d’huîtres, etc., et il a effectivement été empoisonné par des écrevisses en août de l’année dernière, et il en est presque mort. Il n’en fut plus question.
Voulez-vous que nous discutions maintenant ce cas.
[…] L’affaire s’explique sans reste, si nous voulons admettre que ce savoir s’est transféré à elle, la soi-disant prophétesse, par des voies inconnues excluant les modes de communication qui nous sont connus. C’est-à-dire qu’il nous faut conclure : il y a du transfert de pensée. Le travail astrologique de la diseuse de bonne aventure y a joué le rôle d’une activité qui détourne et occupe de façon anodine ses forces psychiques de manière à ce qu’elle puisse recevoir et transmettre l’effet des pensées d’un autre, devenir un véritable « médium ». Nous connaissons par exemple dans le trait d’esprit de semblables arrangements, lorsqu’il s’agit d’assurer à un processus psychique une décharge plus automatique.
Mais l’analyse fournit à ce cas un surcroît de sens. Elle nous apprend que ce n’est pas un fragment quelconque de savoir indifférent qui s’est transmis par voie d’induction d’une personne à une autre, mais qu’un souhait extraordinairement fort de quelqu’un […] peut se trouver une expression consciente légèrement voilée à l’aide de quelqu’un d’autre […]. On pourrait reconstruire le cours des pensées du jeune homme après la maladie et le rétablissement du beau-frère haï comme rival. Bien, ce coup-ci c’est vrai qu’il en a vraiment réchappé, mais c’est bien pourquoi il ne va pas renoncer à ce goût dangereux et, la prochaine fois, espérons qu’il en mourra. C’est cet « espérons » qui est transformé en prophétie.
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Car si les occultistes jouent entièrement sur le registre métaphorique qu’ils visent à étendre à l’infini, Freud, bien au contraire, va, de 1921 à 1932, dans la direction inverse, celle qui vise à restreindre le registre des métaphores tout autant que l’espace qu’elles peuvent occuper. C’est là une dimension essentielle de sa démarche, et c’est aussi ce qui permet à Freud de proposer la possibilité d’un bout de chemin commun avec les occultistes. La limite de cette communauté possible se repère sans difficulté. Car à l’inverse des occultistes dont la démarche est anticipée comme pouvant échapper à tout scrupule, à tout principe autre que son propre succès, à toute recherche autre que l’éclat noté comme éblouissant de sa réussite, la liberté que Freud se donne dans le choix de ses métaphores doit être sans cesse renégociée à chaque tournant.
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Le désir de plaire n’est qu’une des variétés de contorsion dont par la suite rien ne pourra plus guérir. Aller au-devant de ce qui serait attendu, souhaité, c’est la tendance de Jung, et c’est précisément ce dont Freud se dit incapable.

[GRANOFF Wladimir, REY Jean-Michel]
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[…] en m’occupant de cette question de l’occultisme je reste soumis à l’effet de la plus grande résistance.
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Les voies de la technique analytique seront-elles aussi délaissées, si l’espoir fait signe que l’on puisse établir par des dispositions occultes une liaison immédiate avec les esprits qui sont à l’œuvre, tout comme on abandonne les habitudes d’un labeur patient et minutieux si l’espoir fait signe qu’une spéculation réussie vous enrichirait d’un seul coup.
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La grande majorité des occultistes n’est pas poussée par une soif de savoir, ni par la honte de la négligence et de la méconnaissance où la science s’est tenue par rapport à des problèmes indéniables, ni par le désir de s’approprier de nouveaux champs de phénomènes. Ce sont au contraire des gens convaincus qui recherchent des confirmations, qui veulent une justification pour avouer ouvertement leur croyance. Mais la croyance dont ils font montre eux-mêmes et qu’ils veulent imposer à d’autres est la vieille croyance religieuse, celle qui a été repoussée par la science dans le cours du devenir de l’humanité, ou une autre plus proche encore des convictions surmontées des primitifs.
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