Comic d'une soixantaine de pages de 1989, dirigé par un jeune
Neil Gaiman.
On y voit une équipe de journalistes s'installer à Gotham pour tenter d'interviewer les célèbres vilains de Batman. Ils croient que les médias les ont déshumanisés, portant la population à accepter docilement qu'un justicier s'occupe régulièrement de leur cas à coup de baston. Batman apparait dans leur chambre au milieu de la nuit pour les en dissuader, ce qui les pousse à persister.
Ce préambule (par
Neil Gaiman) est un prétexte pour le reste du comic.
Nous avons donc droit à une entrevue avec le Pingouin (par Alan Grant) et une entrevue de Two-Face (par
Mark Verheiden). Sans être mauvais, le lecteur d'aujourd'hui n'y trouvera rien d'extraordinaire. Peut-être en 1989... Je ne connais pas l'état du canon de l'époque.
Puis, le clou du comic, l'origine de Riddler (par
Neil Gaiman). On y rencontre un vieux Riddler, complètement dépassé par l'état actuel de Gotham.
Vous voyez, 1989, on est en plein "Dark Age of Comicbooks". Suite à
Frank Miller et
Alan Moore, les comics deviennent de plus en plus sombres et violents. Un personnage comme le Riddler en a beaucoup souffert parce que ce n'était pas vraiment un personnage adaptable à tout cela.
Gaiman anticipait donc ici les comics des années 90.
Le Riddler, donc, est nostalgique de l'époque où lui et le Joker pouvaient semer la pagaille à Gotham sans se sentir obligé de tuer qui que ce soit. le Joker s'est adapté, mais pas lui. Ce qu'il veut, c'est challenger l'intellect de Batman. Montrer son intelligence à Gotham. Pas... devenir un simple terroriste sans intérêt. La soif de sang, ce n'est pas le Riddler.
C'est un bel hommage au Silver Age et une critique pertinente de la décennie de comics qui allait suivre.
Et bien évidemment, le Riddler ne laisse rien échapper sur son origine, sauf sous forme d'énigmes dont nous n'aurons jamais la réponse.