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Critique de raton-liseur


Alpiniste, géographe, russophone, Cédric Gras a publié il y a quelques années [Alpinistes de Staline], qui raconte l'histoire de deux alpinistes russes d'abord gloires du régime puis cibles des purges staliniennes. Un livre qui a connu valu à son auteur un certaine succès, tant en librairie que de la part de ses pairs puisqu'il a reçu le prix Albert-Londres.
Je dis tout cela parce qu'[Alpinistes de Mao] ressemble fortement à une sorte de suite de ce premier livre. C'est un peu Les Alpinistes, le retour. Mais comme au cinéma, Les Alpinistes, le retour n'est pas à la hauteur de l'original (que je n'ai pas lu, je me fie ici aux critiques lues à droite à gauche et au prix sus cité). D'abord, même si on retrouve dans l'aventure de l'alpinisme chinois une même volonté d'afficher à travers le sport la grandeur d'un pays (mais la diplomatie du sport, dont on parle beaucoup aujourd'hui, n'est pas l'apanage des pays communistes me semble-t-il), même si l'on retrouve cet enchaînement de grâce et de disgrâce (mais l'adage ne dit-il pas que plus haute est l'ascension, plus dure est la chute), il me semble un peu artificiel de plaquer la recette qui a fonctionné pour les alpinistes de Staline ou ceux de Mao.
Ce parallèle entre les deux bouquins (encore une fois, je n'ai pas lu le premier, mais l'auteur ne se cache pas de cette volonté de parallèle) rend déjà l'exercice périlleux. Mais si l'on ajoute à cela le manque de documents auquel Cédric Gras a dû faire face dans cette deuxième enquête et le fait qu'il ne parle pas la langue (à la différence du russe), le résultat m'a paru bien artificiel. Et Cédric Gras ne peut que palier à l'absence de documents et à sa moindre connaissance du contexte que par l'alignement de lieux communs sur le régime maoïste et sur la culture chinoise, épiloguant sur ce que peut dire un regard ou une coupe de cheveux sur une photo un peu floue qui est l'unique témoignage d'une ou l'autre d'une des péripéties qu'il nous raconte… Cela est bien léger et trop trivial.
En définitive, j'imagine que ce livre est à réserver aux inconditionnels de l'alpinisme international, qui y trouveront tout de même des faits dont ils n'ont peut-être jamais entendu parler et qui ne manquent pas d'originalité ni d'exotisme glacé. Pour les autres, mieux vaut probablement lire l'original et rester sur les pics Staline et les pics Lénine en compagnie des frères Abalakov.

Merci aux éditions Stock de m'avoir permis de découvrir ce livre, via netgalley.
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