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Critique de Tachan


Amélie Graux est de retour pour une aventure avec la charmante famille de Simon, ce bambin tellement plein d'imagination mais surtout de convictions !

Découverte il y a quelques années avec C'est pas moi, c'est mon loup !, chez Milan, j'avais apprécié de retrouver l'autrice chez Little Urban pour Animal : le jour où je suis devenu loup, un album où j'avais adoré à nouveau son trait très drôle et coloré, un peu naïf et enfantin.

Il faut dire que depuis une dizaine d'années, Émilie Graux est une illustratrice et autrice prolifique. Elle a plus d'une vingtaine de titres à son actif, donc je vous laisse découvrir la liste ICI. On y retrouve des imagiers, des albums pour faire découvrir la vie aux plus jeunes sur différentes thématiques de leur quotidien et quelques uns seulement de vraies aventures à suivre. Au fil des livres, elle a développé un style graphique bien à elle que j'affectionne beaucoup : dessins aux traits ronds et régressifs, couleurs douces mais vivantes semblant provenir de crayons de couleurs, et surtout beaucoup d'humour et de cocasserie.



Dans la série qu'elle semble avoir imaginée autour de Simon, son héros aux faux airs de Davy Crockett, elle nous propose un joli retour à la nature en deux temps. le premier album Animal proposait de critiquer le monde rempli d'injonctions et de contraintes qu'on faisait subir aux enfants pour un retour à une nature plus simple où on pourrait se laisser porter par l'imagination.

Dans Libres, il est cette fois question de l'épineux sujet des animaux captifs dans les zoo et du regard que certains visiteurs avec d'autres aspirations pour eux peuvent porter. J'ai, pour ma part, visité quelques zoo étant enfant et je n'ai pas ressenti ce mal être qui semble étreindre Simon, le héros de l'histoire, mais nous n'étions pas alors sensibilisé à la souffrance animale comme aujourd'hui. Alors je peux aussi comprendre le sentiment de cet enfant choqué par l'aspect de ces animaux qu'il rêve de voir libres et sauvages, lui, le jeune aventurier épris de la nature dans sa plus simple définition.

C'est un parti pris fort de l'autrice que de questionner sur cette pratique des animaux captifs et de ce que ça leur fait : apathie, maigreur, blessure, habitat non adapté, vilain poil, vilaine peau, etc. Je ne dis pas, et je ne pense pas qu'elle dise, que c'est le cas dans tous les zoo, où que ce soit fait sciemment, mais c'est l'une des conséquences observables de la vie en captivité pour des animaux qui ne le sont pas de nature. Je comprends donc son interpellation ici qui pourrait et devrait en faire réfléchir plus d'un. Je n'ai pas la réponse, la solution, mais j'aime qu'on nous pousse à s'y pencher.

En attendant, c'est mis en scène ici avec beaucoup d'humour et de cocasserie, comme toujours avec l'autrice, à travers un jeune héros, totalement en décalage avec la joie de sa famille de faire une telle visite. Mais enfant soucieux des autres, il se met à la place de ces pauvres animaux, ce qui le pousse à imaginer un plan des plus savoureux pour les aider, un grand classique mais toujours aussi amusant et efficace, dont seule la fin est un peu en queue de poisson pour moi, vous me pardonnerez le jeu de mot. L'album a déjà une longueur conséquente mais je trouve l'ultime arc un peu rapide et précipité.

Libres : le jour où j'ai délivré les animaux est un très bel album au thème fort : la souffrance animale en captivité, un thème que j'ai rarement vu passer et qui correspond à merveille à celui de l'initiative Partir en livre cette année (du 22 juin au 23 juillet) qui parle de Liberté. Une autrice dans l'air du temps dont on comprend également pourquoi elle est primée cette année par le Prix Unicef pour Mon premier demi-frère. Bravo et merci à elle pour ses titres engagés !
Lien : https://lesblablasdetachan.w..
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