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Critique de THENIN


Ce récit nous fait penser au film Un long dimanche de fiançailles de Jean-Pierre Jeunet.
Mathilde recherche son amour qu'elle sait encore vivant. A la différence d'Amy.
Qu'est-il donc arrivé au capitaine Hamslam durant la Grande Guerre ?
Dans ce roman, le premier écrit par l'auteur historien, Amy devient l'épicentre, à son insu, elle mène l'enquête... Elle recherche Edouard Hamslam, son amour disparu... Qu'elle sait mort.

Trois grands thèmes.
Tout d'abord, l'environnement est un réel protagoniste : la lumière est souvent inexistante, on est souvent plongés dans des ténèbres imparables. le vent semble s'être levé afin de balayer les infamies omniprésentes. La pluie, sa complice devrait aider à la purification envisagée mais celle-ci ne pourra jamais être accomplie.
En deuxième partie, ce livre est un vrai manifeste contre la violence de la guerre qui sépare ceux qui s'aiment, bien que les barrières sociales soient toujours posées. Cette guerre qui transforme les hommes en créatures déshumanisées, pourrait bien avoir pour conséquence désastreuse, en autres, une addiction aux stupéfiants, pour tenir le coup, pour ne devenir que notre ombre errant dans les affres de l'Enfer. Ici, du reste, l'armée britannique s'est confié une mission essentielle de toute urgence : l'identification des corps de ces hères pour pouvoir entamer le deuil. Ces pauvres malheureux parfois méconnaissables, gisant dans la boue, méritent de retrouver leur dignité. Ceci est fait pour cette rédemption tant attendue, afin de se donner bonne conscience et retrouver cette humanité perdue.
En dernier lieu, l'auteur habilement nous fait avancer et reculer sur cette échelle du temps qui elle-même a perdu ses repères mais qui nous explique ce que nous avons besoin de savoir et nous fait découvrir un dénouement inenvisageable.
Le texte, construit comme un thriller, est très bien écrit.
En conclusion, je pourrai citer cette phrase de Philippe Gray qui résume tout : "La guerre empoisonne tout ce qu'elle ne détruit pas", que ce soit les paysages ou ces hommes fragilisés, pris au piège dans ces pages bouleversantes...
Pour terminer, le titre dit d'une façon presque ironique, confirme que devant notre propension à aimer l'horreur et la violence, et au vu de ce qui a été démontré précédemment, nous pourrions très bien nous comparer à ces pauvres créatures dont le visage a été ravagé par ces armes létales. Tout comme l'identification de ces corps sans âme qui est devenue impérative. Oui, nous pourrions très bien ressembler à ces fantômes déchus que nous avons, de façon catégorique et ce depuis toujours, refusé d'être, et pourtant, des fantômes, c'est bien ce que nous sommes incontestablement.



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