Voilà qu'aujourd'hui elle se tenait au milieu de ce paysage grandiose et sauvage qui la faisait se sentir toute petite, entourée de gens qu'elle ne connaissait pas et dont les coutumes lui étaient étrangères.
Ils grimpaient sur une côte abrupte, sur une route délabrée comme elle n'en avait jamais vu. Des kilomètres durant, ils serpentèrent entre d'énormes blocs de roche rouge, aussi hauts que des immeubles, et qui se dressaient dans la clarté irréelle de la lune comme autant de sentinelles d'un monde surnaturel.
Il faisait un froid terrible et la température ne cessait de chuter. A travers les tourbillons de neige, le paysage paraissait encore plus gris et désolé. On n'entendait que le crissement de leurs pas, le rugissement du vent, le souffle rauque de leurs respirations et, de temps en temps, le bruit d'une branche qui craquait sous le poids de la neige.
Le cri du vent avait quelque chose de lugubre et de surnaturel; la neige s'envolait en tourbillons frénétiques, et la nuit commençait à tomber. Avec la tempête, la visibilité ne dépassait pas quelques mètres.