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Critique de whatslunareading


Je comprends pourquoi tout le monde adore les autrices Emma Green, elles ont une plume très fluide, un style assez particulier qui mêle l'humour et un sérieux gardé pour certains sujets qu'elles décident d'aborder dans leurs romans. Just 17 est mon premier roman de ces autrices, je ne m'attendais à rien de folichon donc je n'en ressors ni déçue, ni admirative. Mais j'ai peut-être choisi le moins bon du premier coup, mais la bonne note qu'avait ce roman a piqué ma curiosité.

Tout d'abord, le roman se lit très rapidement, dans cette histoire interdite il y a quelque chose qui nous empêche de lâcher le récit. Ce n'est pas juste une histoire d'amour ou un récit spicy, il y a autour de notre couple, des sujets importants qui sont amenés. Lemon est projeté contre sa volonté dans un monde luxueux et impitoyable à la Gossip Girl, parce que sa mère se retrouve en prison pour plusieurs années. Déjà là, on comprend que la vie de Lemon est pas super facile-facile, et que ça ira pas en s'arrangeant. On aborde ensuite le harcèlement dans sa nouvelle école, ainsi que les différences sociales avec un bon gros mépris de classe subi par la jeune fille par ses petits camarades bourges qui n'apprécient pas trop qu'une fille sortie de nulle part en Louisiane débarque et leur tienne tête.
Mais là, on va parler de sujets qui fâchent. Si jusque-là j'avais plutôt apprécié le récit, même si l'histoire d'amour entre un mec de 28 ans et son élève de 17 ans n'est pas franchement un modèle à suivre, on voyait où les autrices voulaient aller (indice : un amour interdit et excitant). Bref, elles ont décidé de jouer la carte d'une relation limite mais qui se termine bien, ok bon, ça aurait été mieux si ça se passait à l'université je trouve, mais passons. Les autrices, avec Roman le prof sexy, ont voulu jouer la carte du mec déconstruit, prof d'histoire militant et conscient de la vision centrée sur le Héros Blanc dans l'histoire des USA. Ok, cool, ça on aime bien ! Sauf que… qui leur dit qu'être militant c'est pas un trait de personnalité qu'on peut donner à un personnage pour le rendre cool et woke ? Parce qu'il s'agirait de s'appliquer ces codes à soi-même en fait. Je veux en venir au point où, ça m'a beaucoup dérangé dans ce roman publié en 2019 quand même, qu'Emma Green désignent les personnages noirs de « black ». Aucun personnage blanc n'a été considéré comme white dans ce roman, alors pourquoi avoir peur d'utiliser black comme nom pour désigner un personnage ? Ensuite pendant l'épilogue, on peut lire ceci : « le chignon d'Octavia devenue une jolie afro naturelle depuis qu'elle est rentrée à Harvard et n'a plus le temps de tirer sur ses cheveux crépus chaque matin ». Hm… c'est quoi ce sous-entendu ? L'afro n'est pas une coiffure assez entretenue, travaillée, sérieuse pour vous ? Puis on passera sur la grossophobie également dans cet épilogue, dans lequel Griffin « perd de sa superbe » principalement parce qu'il a pris du poids. En parlant de Griffin, ce détestable personnage qui malmène notre protagoniste Lemon, c'est un agresseur sexuel super dangereux et tout le monde semble s'en foutre ? Excepté notre super prof woke qui est le seul à mettre des mots sur ce que Griffin est et fait, il agresse sexuellement ses camarades de lycée mais personne n'est vraiment choqué. On en parle parce que c'est un con et qu'en plus il s'en prend à la meuf du prof, mais à part ça, silence total.

Bref, un bon potentiel pour ce roman, mais qui a malheureusement des couacs qui se remarquent et qui marquent. En tout cas, ça a été le cas pour moi, et pour un roman publié en 2019, je le trouve assez dépassé et bourré de clichés.
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