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Critique de encoredunoir


Il y a deux ans de cela, nous découvrions Seth Greenland avec l'amusant Un patron modèle et l'on disait alors que l'on serait curieux de lire un autre roman du même auteur. C'est chose faite avec ce Bouddhiste en colère qui n'est autre que Jimmy Duke, ex-flic dans une banlieue moyenne de Palm Springs, en plein désert californien, qui a perdu son boulot pour n'avoir pas réussi à gérer sa colère face à son chef. Ce licenciement, qui suit un divorce, convainc Jimmy de faire la paix avec lui-même et de se convertir au bouddhisme par le truchement d'un site internet. Mais difficile pour lui de garder son calme alors que l'un de ses frères, Randall, représentant au Congrès, est en pleine campagne électorale, que l'autre, Dale, sort juste de prison, et que dans le duel qui oppose Randall à sa concurrente Mary Swain, sorte de Sarah Palin du désert, tous les coups semblent permis.

Gentiment ironique et doté d'une belle propension à exagérer les situations juste comme il le faut pour qu'elles demeurent crédibles tout en restant assez délirantes pour faire sourire ou rire le lecteur, Greenland réussit une nouvelle fois à proposer un roman sans grande prétention mais indéniablement divertissant.
Comme dans Un patron modèle, il offre un panel excentrique de l'humanité à travers des personnages toujours fouillés mais aussi toujours un peu à côté de la plaque et enclins à faire les mauvais choix qui les mèneront pour la plupart d'entre eux à leur perte. Il nous offre ainsi une plaisante satire des moeurs politiques américaines en même temps qu'une assez décapante vision de l'american way of life.
Cynique en même temps que fataliste, comme le rappelle Christophe Laurent sur son blog, Seth Greenland a donc pris le parti de rire de cette comédie que peu devenir au quotidien la vie des Américains moyens ou pauvres et de leurs dirigeants. À coup de petites phrases piquantes et de scènes dans lesquelles le drame vire invariablement à la comédie il construit une petite oeuvre cocasse et séduisante. Que l'on en juge par exemple avec cette merveilleuse scène où le chef de la police, Harding Marvin, en bute au refus de sa femme de faire empailler son rottweiler qu'il garde depuis plusieurs jours au congélateur, part dans le désert avec le cadavre de l'animal et un recueil de poèmes de Robert Service (le poètes des chercheurs d'or du Klondike) tout en faisant le point sur les différentes cérémonies qu'il aurait pu envisager pour le dernier voyage de son molosse :

« Fléau mériterait de belles funérailles et Hard regrette de ne pas pouvoir les lui offrir. Il avait envisagé, un court instant, d'utiliser la technique des Vikings sur la Salton Sea, mais il serait difficile de se procurer un petit bateau en si peu de temps dans le désert, et si jamais quelqu'un le surprenait, il aurait du mal à expliquer ce que faisait le chef de la police de Desert Hot Spring avec un rottweiler à moitié congelé et un canot en flammes. »

Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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