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Critique de DragonLyre


Finis vampires, loups-garous et zombies, Anne Greenwood Brown aborde ici le mythe des sirènes. Les véritables sirènes, loin de la petite Ariel de Walt Disney, comme le fait si bien remarquer Calder, le héros de cette nouvelle saga.

L'action se centre sur lui et on découvre ses déboires, ses questionnements, ses peurs, ses doutes, et surtout ses relations conflictuelles avec ses trois soeurs. Il rêve d'indépendance, mais leur est mentalement lié… et bien plus encore ! Entre Maris l'autoritaire et Pavati la séductrice, Calder ne trouve un peu de répit qu'auprès de la discrète et affectueuse Tallulah. Il migre néanmoins tous les hivers aux Bahamas pour se retrouver seul, mais à chaque début de printemps, il ressent leur appel jusque dans ses chairs et il n'a plus le choix. Encore moins quand elles ont enfin retrouvé la trace de la famille qu'ils jugent tous responsable de la mort de leur mère. Ils attendaient cela depuis plusieurs décennies : l'heure de la vengeance a enfin sonné !

Dans cette réécriture, les sirènes entraînent les humains au fond du Lac Supérieur pour se nourrir des émotions et des sentiments qui les habitaient de leur vivant. Les émotions positives comme la joie, l'amour, la gentillesse,… des sentiments que les sirènes envient terriblement aux hommes. Calder est beaucoup plus réticent que ses soeurs à avoir recours à ce procédé, on sent d'emblée qu'il y a quelque chose de différent en lui, de plus humain. Il « jeûne » depuis près de six mois, mais s'efforce de tenir bon en dépit des insistances souvent sadiques de ses soeurs. Avant même de connaître tous les pans de son passé, on ne peut que se prendre d'affection pour lui, tiraillé entre ses envies et ses devoirs, ses instincts et sa nature profonde. Pourtant, il rêve lui aussi de se venger de l'homme qui a rompu sa promesse envers sa mère et qui l'a ainsi entraînée vers une mort prématurée. Mais il voudrait le faire de façon plus propre et plus rapide, moins cruelle et moins douloureuse. Il ne voit pas l'utilité de prolonger le calvaire de leur future victime et il n'en faut pas plus pour que Maris prenne un malin plaisir à lui tomber dessus à la moindre occasion.

Malgré ces tensions familiales et sa maladresse en matière de relations sociales avec l'extérieur, Calder va petit à petit tisser des liens avec les filles Hancock, dont le père est la cible de toutes leurs attentions sans qu'il ne se doute de rien. Il se voit grand frère de la petite Sophie, puis ne peut résister au besoin de se rapprocher de Lily, adolescente un peu bohème avec des poèmes victoriens plein la tête. Écartelé entre l'envie de connaître lui aussi une vie de famille comme celle des Hancock et la loyauté qu'il doit à sa fratrie de sirènes, il s'approchera trop près du soleil et beaucoup s'y brûleront les ailes…

Les thèmes abordés dans ce premier tome sont assez répandus, qu'il s'agisse de l'amour, de la famille, de l'honnêteté, du pardon ou de ce qui définit un être humain, au contraire d'un monstre. Et ils sont traités ici avec une telle justesse que je me suis retrouvée totalement immergée (jeu de mots entièrement voulu) dans l'univers d'Anne Greenwood Brown. La fin est théâtrale, pleine de rebondissements qui brouillent assurément les pistes que l'on pouvait envisager, et les personnages sont si touchants que j'ai grande hâte de voir ce que l'avenir leur réserve dans les prochains tomes.
Lien : https://dragonlyre.wordpress..
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