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Critique de tremb77


Quatrième opus sur les femmes d'Henri VIII. On part cette fois-ci à la découverte de sa dernière femme, sans doute la moins connue Catherine Parr.
Pour une fois, le roi ne prend pas une des demoiselles de compagnie de la reine, mais une noble ne sortant pas de l'enfance. Même si 31/32 ans ce n'est pas si vieux pour notre époque. Catherine Parr a déjà connu deux maris, le premier très jeune, le second pouvant être largement son père. Peu de différence avec un Henri VIII vieillissant mais toujours imbu de sa personne et se croyant aussi irrésistible que dans sa jeunesse. Il vient juste de faire exécuter la très jeune Catherine Howard pour adultère et propose le mariage à Catherine Parr qui vient juste de perdre son second époux. Enfin proposer, c'est un bien grand mot. Comment une femme à cette époque pourrait-elle refuser une demande de la part de son roi? Même si elle aime Thomas Seymour et pensait l'épouser après la période de deuil, elle ne peut échapper à son destin. On ne peut que comprendre ses craintes après deux mariages arrangés dont un avec un vieillard et les morts parfois violentes de quatre des cinq reines. Elle sait qu'elle ne pourra échapper à ce mariage que par la mort, la sienne ou celle du roi (chut cela ne peut même être évoqué sous peine d'être exécuté, parler de la maladie ou de la mort du roi étant un crime de lèse-majesté).

En grande dame, elle épouse le roi à peine quatre mois après le décès de son second mari et commence à vivre dans la crainte perpétuelle de faire un faux pas. Sa famille l'incite à faire adopter la cause de la réforme au roi. La rupture avec l'Eglise catholique était due au divorce d'avec la première reine, le roi a toujours oscillé ensuite entre les deux courants tantôt privilégiant l'un tantôt persécutant et faisant exécuter les bénéficiaires de ces faveurs. Réussir à garder la foi et à l'exprimer tout en restant dans la ligne de conduite du roi était une véritable gageure. Henri VIII avait donné la bible en anglais pour la rendre quelques temps après illégale. Les procès en hérésie étaient légion à l'époque.

Instruite, spirituelle et habile, Catherine Parr a réussi à contourner tous les obstacles de la cour, tout en étant une érudite favorable à la réforme. Elle a passé beaucoup de temps à la traduction de prières et de psaumes. Elle fut la première femme à publier en anglais sous son propre nom! On ne peut être qu'admiratif devant le courage de cette femme qui a connu de nombreux détracteurs parmi les papistes essayant de l'emmener à la Tour de Londres. Elle fut la seule à se réconcilier avec le roi alors qu'il avait signé son ordre d'arrestation!

Le livre est assez différent des précédents dont le ton était plus gai, Anne Boleyn et Catherine Howard étant beaucoup plus frivoles. Catherine Parr a une stature beaucoup plus rigide même si très conciliante (elle a favorisé le rapprochement des enfants du roi à la cour et la reconnaissance de la légitimité des deux princesses). La religion tient une place très importante dans le livre, c'est le pilier de cette reine. Ce qui peut donner parfois un côté redondant à certains passages et ôter le côté plein de rebondissements rendant la lecture plus fluide.
A lire après la lecture des précédents mariages d'Henri VIII, commencer par ce tome ne me semble pas le plus pertinent pour s'attacher à la série.
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