- Et nous répondrions que nous avons résolu le problème de la politique. Nous dirions, a-t-il enchaîné, que les Lunilandais n'ont pas de Gouvernement. Un Gouvernement que l'on peut changer tous les deux ou trois ans, un Gouvernement qui doit demander le consentement de ceux qu'ils appellent contribuables pour chaque sous à dépenser, un Gouvernement qui doit expliquer tout ce qu'il fait à une foule ignare, un Gouvernement qui doit faire passer et exécuter toute loi demandée par une simple majorité : nous n'appelons pas cela un Gouvernement.
- Ils considèrent que la liberté est plus importante que le Gouvernement, ai-je rétorqué en souriant.
- Ils sont encore les esclaves des superstitions du dix-huitième et du dix-neuvième siècle, m'a-t-il répondu solennellement. Aucune nation ne fera de progrès réel tant qu'elle n'aura pas appris à incarner ses forces physiques, intellectuelles et spirituelles dans un état omnipotent.
"Aujourd'hui, nous témoignons notre gratitude à Dieu qui a fait surgir, dans la droite ligne des grands serviteurs de l'Etat, quelqu'un qui savait comment servir son Empereur et son Dieu et tenir en échec les mauvaises intentions de l'armée des ennemis malveillants - ennemis de Dieu autant que de notre nation - dont nous sommes entourés..."
[Extrait du discours officiel de l'Empereur de Meccania]
p159