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Critique de cagouille75


Yves Grevet est un magicien des mots. A chaque nouvelle lecture je me laisse emporter par ses personnages et ses histoires. Dans le cas de C'était mon oncle, il s'agit de la réédition de son roman, paru en 2006, ici en format dyschool. Pour ceux qui ne connaissent pas, il s'agit d'un roman "adapté", de par la présentation, la police d'écriture et plusieurs autres éléments, à un public de jeunes lecteurs dyslexiques. Une façon de leur faciliter la lecture, de la rendre abordable et possible. Et je trouve que c'est formidable. Il y a la liste des personnages au début, les mots difficiles dont la définition se trouve en bas de page et une police d'écriture adaptée et plus aérée. Tout est fait et pensé pour donner accès à la lecture au plus grand nombre.

Venez, je vous parle de cette histoire très touchante, très courte (160 pages) mais très poignante dès les premières lignes.

Noé Petit est un ado qui, se trouvant un soir à la maison, apprend à la suite d'un coup de téléphone le décès d'Armand Petit. On lui indique qu'il s'agit de son oncle. Or Noé n'a jamais entendu parler de lui. En discutant avec son père, il va apprendre qu'il s'agit du frère ainé de ce dernier qui s'était marginalisé depuis une quinzaine d'années. Armand avait décidé un beau jour de faire son baluchon et de vivre ailleurs, loin, et de ne plus donner signe de vie à sa famille. Epris d'aventures, de liberté et de grands espaces, il comptait faire sa vie loin des siens et de sa ville natale.

Le père de Noé qui était très proche de lui à une époque en a été affecté de même que leur mère. Mais, bien que rentré en France à un moment donné, Armand n'avait jamais pu se résoudre ni se réadapter à une existence sédentaire. Et sa mère, de même que ses frères, le voyait régulièrement faire la manche, en compagnie de plusieurs autres sans domicile fixe près de la gare ou sous un abribus.

Noé, ado solitaire qui s'ennuie beaucoup dans la grande maison, à la campagne, loin de tout, où il a emménagé avec ses parents est en quête d'aventure, d'occupation. du haut de sa jeunesse et son insouciance il ne peut se résoudre à se satisfaire de cette version sur cet oncle mystérieux. Il décide donc de partir à la recherche de la vérité sur son parent, aidé en cela par les poètes et ouvrages que ce dernier affectionnait tant, en particulier Boris Vian.

J'ai beaucoup aimé ce roman pour la plume délicate et sensible d'Yves Grevet. L'auteur fait découvrir à son personnage l'empathie et les situations complexes qui peuvent exister entre adultes. Les secrets de famille, les non-dits. La grand-mère de Noé sera en quelque sorte son guide, pour l'aider à louvoyer entre tout cela. Notre jeune héros est pour la première fois confronté à la marginalisation, à la différence et à l'acceptation (ou non) de cette dernière. Tout cela est amené de façon pudique et invite à la réflexion plutôt que le jugement, sur notre société et la place que chacun y occupe.

Un roman à lire absolument et à faire lire autour de vous.. aux ados, jeunes lecteurs, mais également aux adultes. Un roman nécessaire dans l'idée du mieux vivre ensemble, en essayant de comprendre les accidents de la vie, de parcours que certains ont pu connaître plutôt que se poser en moralisateur.

Bonus : la bibliographie en fin d'ouvrage contenant les titres des ouvrages et des poètes cités tout au long du livre
Lien : https://mgbooks33.blogspot.c..
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