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Citations sur Gonelore, tome 1 : Les Arpenteurs (9)

-Vous ne devez pas réfléchir de manière géographique. Ce qui se cache derrière notre réalité, derrière notre Horizon, ne peut pas être indiqué par une direction. Donc, les chimères ne sont pas tapis sous nos pieds, ni au fond des mers, ni dans des souterrains oubliés, ou je ne sais quel labyrinthe... Pas plus que dans les nuages ou les étoiles.
-Elles viennent d'où, alors ? D'un autre monde ?
-Justement, non, insista le professeur. C'est ce que j'essaie de vous faire comprendre... Pour ce que nous en savons, il n'existe aucun autre monde. Ces bêtes partagent, avec les humains, le seul monde que nous connaissons. Elles sont constamment autour de nous, mais d'une manière qui nous échappe, parce qu'elles sont masquées par le Voile.
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-Mon petit doigt me dit que certains des nouveaux apprentis feront encore parler d'eux. Et pas en bien. Si vous voyez ce que je veux dire.
-Pas vraiment, répliqua Radjaniel. Votre petit doigt est beaucoup trop subtil pour nous. Vous pourriez développer ?
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Zakarias avait bel et bien l'allure d'un pirate. Sans jambe de bois, perroquet sur l'épaule ou autre détail tiré d'un livre; c'était avant tout une question d'attitude. Cette manière de prendre appui sur des pieds bien écartés, par exemple, comme sur un navire ballotté par les éléments. Ou cette aisance de mouvements dans une chemise ample et une culotte bouffante, permettant de relever un duel dans l'instant...
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Les dieux se battirent pendant si longtemps que d’autres formes de vie finirent par grandir autour d’eux (…) Alors, les dieux décidèrent d’une trêve, puis ils cherchèrent un moyen de se retrouver à nouveau seuls. Ensemble, ils créèrent le Voile, cette frontière magique qui les rend depuis lors invisibles. (…) Les créatures auxquelles ils avaient abandonné le reste du monde (…) n’étaient que bête monstrueuses de toutes formes et tailles, et elles agissaient comme les puissances apparues avant elles : en se combattant sans relâche (…) De leur côté, les dieux s’étaient presque lassés de se combattre. Comme ils étaient immortels, aucun d’entre eux ne pouvait prendre l’avantage. Alors, pour se départager, ils commencèrent à créer des copies d’eux-mêmes. Plus petites, beaucoup moins puissantes, et surtout éphémères. Ainsi apparurent les premiers hommes (…) Dès lors, les dieux ne s’affrontèrent plus qu’à travers leur avatars. Mais ces derniers ne pouvaient survivre longtemps derrière le Voile, pas plus qu’au milieu des monstres qui rôdaient à la surface du monde…Alors les éternels usèrent encore de leurs pouvoirs. Ils enfermèrent les plus puissantes des créatures derrière une deuxième couche du Voile, puis une troisième, et une autre, une autre encore, jusqu’à ce que les hommes qu’ils avaient créés puissent circuler librement dans un monde débarrassé de ses abominations. (...) Cela dura pendant des millénaires. Puis les nations se mélangèrent, les mortels ressemblèrent de moins en moins à ceux qui les avaient créés… et faute de pouvoir reconnaître leurs champions, les dieux commencèrent à s’en désintéresser (…) Les différentes couches du Voile qu’ils avaient tissé commencèrent à se dissiper. Et les monstres profitèrent de ces faiblesses pour revenir hanter le plus fragile des territoires. Ce que nous appelons désormais Gonelore. Notre monde.
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Jona se retrouvait face à un énorme, un abominable crabe en position d’attaque. Une fois le monstre campé sur ses pattes, il dépassait largement la hauteur du garçon ! Et les effroyables couperets qu’il menaçait de refermer sur sa proie pouvaient sans doute la trancher en deux !
D’autres détails donnaient à cette bête une allure terrifiante, mais Jona ne prit pas la peine de les passer en revue. Pas plus que ses compagnons, qui s’élancèrent au galop en direction de l’arsenal, sans attendre le signal de leur éclaireur !
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— Ne regrette rien, demanda Radjaniel. Et, s’il te plaît, oublie notre conversation de l’autre soir. Ces apprentis sont sûrement la meilleure chose qui pouvait m’arriver. J’ai juste besoin de m’en rappeler à chaque minute qui passe ; mais ce sera de plus en plus facile.
— Je sais. Je n’ai jamais douté de toi.
Ils partagèrent alors quelques instants de silence embarrassé, dans un de ces moments où l’amitié virile se traduit par des regards fuyants et des postures indécises, plutôt que par des grandes embrassades… mais avec la même profondeur de sentiment.
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— Maintenant, regardez l’océan qui nous entoure. Imaginez que cette immense étendue d’eau représente Gonelore. C’est notre Horizon, celui des humains, un endroit où nous pouvons voyager, vivre, mourir… Mais comme pour l’océan, notre Horizon n’est en réalité que la simple surface d’un univers bien plus grand. Un univers qui abrite une infinité de choses, des choses bien réelles, même si nous ne les voyons pas. Vous comprenez ?
Devant les expressions indécises de ses élèves, il chercha ses mots, puis insista :
— On ne peut pas réduire l’océan aux seules vagues qui roulent sous nos yeux. Même si on le parcourait en long et en large, même si on longeait tous ses rivages, on n’en connaîtrait jamais que la surface. Pourtant, les profondeurs, les fosses marines, les abîmes, et toutes les vies qui y sont rattachées font aussi partie de l’océan… même si on ne les voit pas ; même si on les ignore totalement. Ces choses n’ont pas besoin de nous pour exister.
Il s’interrompit quelques instants, semblant méditer sur ses propres paroles, puis il conclut :
— Vous ne devez plus considérer ce qui nous entoure comme un monde unique. Notre réalité, l’ensemble de ce que nous pouvons voir et toucher, représente seulement une fraction de ce monde unique. Et cette fraction est notre Horizon. La dernière couche d’un univers dont nous ne connaissons pas la véritable profondeur.
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Il exhiba son étrange machette au tranchant en ivoire, alors encore souillé de chair de crabe.
— Cette lame a été taillée dans l’omoplate d’un ursidé, expliqua-t-il. Le sabre de Vargaï vient d’une défense de morse des Marganides. La pointe du javelot de Sohia est un aiguillon de langourdard, un autre crabacé. Tout ce que ces armes ont en commun, c’est d’avoir été fabriquées avec des restes de chimères vaincues. Sans elles, nous aurions très peu de chances de blesser les monstres, et aucun espoir de les tuer. Pour cause : l’acier forgé dans notre Horizon est impuissant contre les créatures qui franchissent le Voile… car leur résistance est ici décuplée. Pour les atteindre, ou pour s’en protéger, il faut utiliser quelque chose qui vient de leur Horizon. Il n’y a pas d’autre moyen.
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— Bien sûr, aujourd’hui, les choses ont changé, reprit le pisteur. La dernière grande invasion des chimères remonte à plus de trente ans, et la plupart des nations pensent ne plus avoir besoin des Arpenteurs. Certains souverains ont toujours considéré la confrérie comme un caillou dans leur chaussure, presque une menace pour leur règne… Une fois la paix rétablie, ils se sont empressés de nous oublier, et de convaincre les paysans d’en faire autant. Qui tient vraiment à voir des porteurs de baudrier traîner dans ses campagnes, de toute manière ? Certains pensent même que c’est notre présence qui attire les monstres ! Alors, qui serait assez fou pour pousser ses enfants dans cette carrière ? Laissons la confrérie disparaître d’elle-même ! Quand tous les Arpenteurs seront morts, les chimères ne franchiront plus le Voile !
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