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Critique de Arakasi


Jeff Winston a 43 ans, un travail médiocre et une épouse qui l'indiffère quand il meurt d'un infarctus, l'oreille encore collée au combiné du téléphone où sa femme égrenait son flot de reproches hebdomadaires. Fin de parcours pour ce journaliste frustré, doublé d'un écrivain raté ? Oui et non. Car à peine Jeff a-t-il rendu son dernier souffle qu'il rouvre à nouveau les yeux, mais cette fois dans son corps de 18 ans au milieu des années soixante. Revenu plus d'une vingtaine d'années dans le temps mais toujours doté de ses souvenirs d'adulte, Jeff vacille entre deux alternatives : revivre chacun de ses souvenirs les uns après les autres, des bancs de l'université à son mariage raté, ou prendre sa jeune vie en main afin de lui donner un tour meilleur. Comme on pouvait s'y attendre – et comme nous l'aurions sans doute tous fait – Jeff choisit la seconde solution et profite de ses nombreuses connaissances sur le monde à venir pour se construire une existence dorée. Une existence qui ne durera pas bien longtemps, puisqu'à 43 ans, Jeff Winston meurt à nouveau… Et revit. Et meurt à nouveau. Et revit. Et meurt à nouveau. Coincé dans un cycle infernal de résurrection et de mort, condamné à subir éternellement replay après replay, Jeff va tout de même tenter d'accéder au bonheur – un bonheur bien difficile à atteindre puisque chaque nouvelle vie entraîne la destruction de tout ce qui fut accompli durant la précédente…

Considérée comme une des principales oeuvres littéraires de science-fiction aux Etats-Unis, « Replay » me faisait de l'oeil depuis plusieurs années. Déjà très novateur dans les années 80 où le roman a été écrit, le concept de départ a tout pour séduire. Il fait écho à des angoisses profondes ancrées en nous et tente de répondre à cette question que nous nous sommes tous posés à un moment ou un autre : « Si l'on m'avait donné une deuxième chance, qu'en aurais-je fait ? » (ou pour les geeks : « Bordel, elle est où, la touche Ctrl Z ? »). Des interrogations passionnantes, il faut bien l'admettre, mais auxquelles « Replay » n'apporte que des réponses très superficielles. Bien que prenant et très facile à lire, le roman de Ken Grimwood ne dépasse pas, pour moi, le stade de simple thriller fantastique bien tourné. La faute principalement à des protagonistes assez caricaturaux et à un personnage principal qui peine à se détacher du stéréotype de l'américain moyen, valeurs familiales et moralisatrices à la clé. le style d'écriture, sans être mauvais, reste assez plat et ne contribue pas à rajouter de l'épaisseur à l'ensemble.

Sympathique et bien rythmé, « Replay » s'avère donc un bon roman de divertissement, à la lecture duquel j'ai pris beaucoup de plaisir à partir du moment où j'ai compris qu'il ne fallait pas lui en demander davantage. Son principal avantage aura probablement été de m'inciter à regarder pour la eunième fois le film « Un jour sans fin » avec Bill Muray – pas vraiment plus profond, mais beaucoup plus amusant !
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