" La marche de la mort "
"Ca ne pourra pas être pire "
A propos des tentations totalitaires, je ne connais pas de plus belle mise en garde que celle du pasteur Martin Niemöller, en 1945 : " Lorsque les nazis vinrent chercher les communistes, je me suis tu : je n'étais pas communiste. Lorsqu'ils ont enfermé les sociaux-démocrates, je me suis tu : je ne suis pas social-démocrate. Lorsqu'ils sont venus chercher les Juifs, je me suis tu : je n'étais pas juif. Quand ils sont venus chercher les catholiques, je me suis tu : je n'étais pas catholique. Et quand ils sont venus me chercher, il n'y avait plus personne pour protester."
C,est une nouvelle étape vers la déshumanisation., car, faute de cuillère ou de récipients personnels, il nous faut laper notre portion comme des bêtes. (p. 73)
Notre plus grande tristesse, à nous rescapés, c'est qu'Auschwitz et ses millions de victimes n'aient pas servi de leçon, de vaccin à l'humanité. On croyait ferme qu'après la Shoah aucun génocide ne serait plus possible, envisagé. Déception totale !
C'est tout un processus qu'il faut condamner, mais les individus. (p. 204)
L'oubli serait aussi intolérable que les faits eux-mêmes.
L'oubli serait aussi intolérable que les faits eux-mêmes.
Dès les premiers appels, nous prenons conscience que nous ne sommes que des "stück", des pièces, des morceaux. C'est par ces mots que nos gardiens nous désignent, exprès, pour nous convaincre de notre néant.
Quelle que soit l'intention finale, encore dissimulée, il devient clair qu'on entend nier l'humanité de la cargaison, la réduire à du quantitatif.
Voir nié ce qu'on avait vécu était insupportable. C'était tuer une deuxième fois nos camarades disparus. (p. 194)