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Critique de Lapkast


Le droit au pardon est donc le premier roman de John Grisham que je lis. C'est donc délicat, pour ne pas dire inapproprié, de juger un auteur ou son oeuvre en n'ayant lu de lui qu'un seul titre. Pourtant, je ne pense pas trop me tromper en disant que le droit au pardon n'est probablement pas son meilleur roman.
En effet, pour moi la plus grande surprise de ce roman, c'est justement le fait qu'il en est totalement dépourvu ! Ce gros pavé de 560 pages (en grand format) décrit dans les moindres détails la préparation d'un procès où la peine de mort est demandée par le procureur à l'encontre d'un adolescent de 16 ans qui a tué le compagnon de sa mère, un alcoolique - violent et menaçant avec eux - qui était surtout un adjoint au shérif très respecté. Son avocat Jack Brigance se voit confier l'affaire par le juge, alors même qu'il sait qu'il va se mettre la petite ville où il vit à dos. Il va même devoir s'endetter pour couvrir les frais d'un procès de cette envergure, alors qu'il sait que son client et sa petite famille ne pourront pas le payer et que le dédommagement prévu par l'Etat n'excède pas... mille dollars.

Et pourtant, la seconde surprise de ce roman est que, malgré le fait qu'il en soit dépourvu, je ne me suis pas ennuyé pour autant à sa lecture ! Et c'est là, je pense, le grand talent de Grisham : celui d'être incontestablement un véritable raconteur d'histoire. Malgré son côté très américain et formaté, sa grosse mécanique très (trop ?) huilée, ses personnages presque manichéens, il a le don pour embarquer son lecteur.
Et c'est lorsqu'on arrive enfin au procès (qui ne dure pas plus de 100 pages, en fin d'ouvrage), avec les joutes entre procureur, témoins, avocat et juge, qu'on entrevoit la maestria de l'auteur, son expertise et son habileté pour recréer toute la tension psychologique d'un procès d'envergure, avec la bataille entre l'accusation et la défense. Pourtant, là encore, aucune surprise et aucun gros rebondissement.
Bref, si j'ai été malgré tout captivé jusqu'à la fin, c'est avant tout grâce au savoir-faire indéniable de Grisham, à son don de conteur, plutôt qu'à son intrigue - plutôt plate et routinière. Preuve que, visiblement, même le moins bon des Grisham reste encore supérieur à beaucoup de titres de la (sur)production actuelle de polars. Tout simplement parce que la mayonnaise prend et que, même si elle paraît un peu fade, ça reste quand même pour moi l'essentiel.
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