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Critique de DreamBookeuse


Mon résumé

Kimberly Östermalm est à peine entrée dans l'adolescence qu'elle maîtrise déjà le mensonge comme sa poche. Elle connaît tous les petits trucs pour rendre un mensonge crédible. Si bien qu'à elle, on ne peut pas mentir. Alors quand elle commence à soupçonner sa mère et que celle ci refuse de lui dire quoique ce soit, Kim dite Kid est bien décidée à découvrir le fin mot de l'histoire. Mais que faire quand les mensonges semblent être bien plus doux que la réalité ?

Mon avis

Kid est un personnage assez compliqué. Elle qui s'est toujours vue comme un garçon manqué a beaucoup de mal à accepter que son corps change. Elle rentre dans cette étrange période qu'on appelle « adolescence » et qui pour moi ne remonte pas à si loin que ça. Cette gamine qui ment pour rien, presque juste pour le plaisir d'inventer des histoires et pour que le reste du monde la croit me ressemblait tellement que ça en était presque risible. Quand elle invente que son père a perdu son nez, gelé par le froid, et qu'il est incapable de parler cela m'a fait penser à moi, en CE2, en train d'expliquer à ma classe que mon frère ne pourrait pas venir parce qu'il était à l'hôpital après avoir avalé un os de poulet. Et tout comme la professeure à qui Kid l'annonce, je me souviens parfaitement bien des visages des élèves, les yeux grands ouverts aussi surpris qu'horrifiés.

Mais c'est aussi une gamine dont le père, Esajas, camioneur suédois dit le Suédois, est tout le temps sur les routes et cette fois-ci il n'est pas revenu depuis deux mois. Ils s'écrivent des lettres, il lui raconte son quotidien et elle le sien. Et quand son petit frère veut en savoir plus elle les embellit, rajoute des manchots, des détails qui n'existent pas, refusant que son petit frère n'est que des mots banals pour seule compagnie. Celui-ci n'est d'ailleurs pas dupe, et en toute innocence lui signale qu'elle ne dit pas les mêmes mots en lui répétant à nouveau cette lettre imaginaire. Mais à un moment donné, il n'y a même plus de lettres, son père semble avoir disparu. Alors Kid veut comprendre, elle relis les lettres qu'il lui a écrites, revoit les traversées de pays entiers, son grand-père rencontré pour la première fois quelques mois plus tôt, rêve de souvenirs et creuse dans sa mémoire pour trouver ..quoi ? Un indice ? Une trace ?

Ce que ce roman a de très surprenant c'est qu'il laisse beaucoup de place à l'imagination. J'ai inventé des milliers de scénarios possibles à partir des bribes d'informations qu'on obtient de Kid et de sa famille pour expliquer l'absence de nouvelles de son père, des pires aux meilleurs en passant par les plus loufoques. Il laisse finalement la place à l'ado-lecteur de se faire sa propre idée, d'exister à travers ses lignes et de grandir.

Malheureusement ce ne fut pas un coup de coeur. Je n'ai pas réussi à m'attacher au personnage de Kid pourtant prometteur, peut-être à cause de sa ressemblance avec moi-même et du manque d'indulgence dont je peux faire preuve vis à vis de mon comportement d'alors, ou bien tout simplement à cause du manque de profondeur qui entourent les autres personnages, notamment celui de la mère que j'aurais aimé voir et comprendre davantage.

Le mot de la fin

140 pages c'est court pour développer une histoire en profondeur. Mais c'est aussi cela qui est plaisant dans cette collection : des petites tranches de vie, lancées, telle une main tendue, et qui permettent à un jeune lecteur de se projeter, de vivre dans et en dehors du roman, et finalement d'en ressortir grandi. La fille qui mentait pour de vrai est aussi un merveilleux moment de compréhension père-fille qui m'a fait chaud au coeur.
Lien : https://lesdreamdreamdunebou..
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