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Critique de carolectrice


Le guérisseur des Lumières, c'est Franz-Anton Mesmer, le médecin tout à la fois controversé, acclamé et condamné qui a découvert le "magnétisme animal", né en 1734 en Allemagne et mort en 1815.
L'historien Frédéric Gros nous restitue les grandes périodes de sa carrière par le truchement de lettres fictives qu'il adresse à un ami (un certain M. Wolfart, qui ne lui répondra jamais) à la veille de sa mort.
Le jeune Mesmer est un enfant ultra sensible, formé par son père chasseur à l'observation intime de la nature et des animaux, qui apprend très tôt à être à l'écoute de ses sens, à être réceptif à l'invisible et à l'incompréhensible et la musique fait naturellement partie de sa vie.
Seulement voilà, au siècle des Lumières, la religion et ses obscurs miracles sont passés de mode : on soigne avec la raison, pour conserver le pouvoir et pour gagner de l'argent. Devenu médecin, Mesmer lui entend guérir avec ses mains, il transmet cette chaleur qu'il ressent et qu'il parvient de mieux en mieux à contrôler pour faire circuler chez ses malades, à l'aide de "passes", les humeurs bloquées qui provoquent crises, cécité, douleurs aiguës, etc. et que tous les traitements connus ont échoué à traiter.
Or cet homme, qui a fait des brillantes études donc, bien intégré à la société de son époque, est dénigré par ses pairs (Lavoisier, Franklin), et s'il semble sincère dans sa démarche, il ira de déconvenue en déconvenue en réalisant la perfidie de la nature humaine alors même qu'il est appelé et soutenu à la cour par Marie-Antoinette. Espérant que ses pairs applaudiront ses guérisons miraculeuses, il va réaliser que le pouvoir est plus fort que l'évidence ; attendant la reconnaissance des malades, il va se heurter à leurs proches, qui, veillant jalousement pour garder le contrôle d'un conjoint ou une pension d'invalidité, empêchent toute guérison ; fondant sa propre école sur le tard, il va se voir trahi par ses plus proches collaborateurs qui vont tenter de faire de sa méthode une science explicable...
Grand ami de Mozart, lui aussi incompris de son temps, ces lettres sont autant de partitions qui font de Mesmer un musicien du corps humain, qui, par son exceptionnelle présence au monde, était capable d'accorder la petite musique interne des corps pour en faire une prodigieuse symphonie.
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