AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Pitchval


Je ne connaissais pas Benoîte Groult jusqu'à lire un article sur « Mon évasion », qui faisait envie. Et j'ouvre une parenthèse pour dire que les articles de presse ou les émissions proposées par France Culture notamment sont toujours élogieux, donnent toujours plus ou moins le désir de découvrir une oeuvre, sans aucune objectivité et par une sorte de complaisance convenue. N'importe, j'ai voulu lire ce livre. Je suis toujours assez intéressée par les récits de femmes ayant eu un destin public et/ou une vie privée qualifiée de tumultueuse ou compliquée, quand la femme use juste de sa légitime liberté en tant qu'individu.

« Mon évasion » s'apparente à une autobiographie avec un fil conducteur qui est le féminisme. L'auteure ne revient que sur les événements de sa vie qui lui ont permis soit de haïr sa condition de femme, soit de s'en extirper. Benoîte Groult a cette qualité, contrairement à nombre de féministes, de ne point se contenter d'accuser les hommes d'entretenir un patriarcat. Au contraire, elle revient avec un recul froid sur ce qu'elle nomme sa léthargie, et par extension celle de ses semblables.

L'autobiographie débute logiquement par son enfance, dont elle ne garde aucune séquelle. D'ailleurs, j'ai aimé la moquerie dissimulée à l'égard de tous ceux qui rédigent une autobiographie en accusant leurs parents de leurs failles et en s'entêtant à expliquer, sinon excuser, leurs faiblesses par des événements traumatisants de leur enfance. Cependant, Groult a été éduquée dans une famille peu machiste, ce qui ne lui a pas servi. Son père, n'ayant eu que des filles, n'avait pas le goût de les inférioriser. Au contraire, il a favorisé sa réussite universitaire, la priant d'aller au delà de ce qui était exigé d'elle par ses professeurs. Ce père qui la considérait et qui la poussait dans l'effort l'a mal préparée, selon ses propres mots, à la réalité de la société.

Née en 1920 dans une société qui n'admettait à peu près que le mariage comme accomplissement de la femme, elle aussi éprouvait, à l'adolescence, un certain dégoût pour les femmes non mariées, considérant par mimétisme avec sa mère, qu'elles étaient des ratées. Pas jolie, peu sensuelle, elle songera même au couvent pour s'éviter la recherche périlleuse d'un mari. Néanmoins, elle avait conscience de sa grande intelligence et d'une certaine supériorité, même sur nombre d'hommes, ce qui lui fit bien vite renoncer, d'autant qu'elle n'était pas croyante.

C'est dans cet entre-deux, dans ce déchirement entre le poids de la morale et des moeurs et cette envie de s'accomplir en tant qu'individu sans en avoir l'audace que Benoîte Groult est entrée dans l'âge adulte.

Sa mère, elle, était très conformiste et apprenait à ses filles à se tenir, c'est à dire à poser, en femmes d'apparat et d'agrément. Cette influence de sa mère lui fait écrire une idée à contre courant. Benoîte Groult prétend que la télévision a au moins ce mérite de soustraire l'enfant de la seule influence parentale, qui parfois lui est aussi nocive, ne lui offrant qu'un modèle unique.

Elle est étudiante quand la guerre éclate. Elle revient sans tabou sur une sorte d'antisémitisme très répandu à l'époque, et que l'on a préféré oublier. Elle-même pensait, par naïveté peut-être mais aussi parce que c'était alors la pensée commune, que les juifs étaient responsables des malheurs de l'époque. Elle évoque également le fait que son père, bien que socialiste et humaniste en idées, ait refusé de cacher une fillette juive dont les parents avaient été deportés. Par peur. Ces faits livrés froidement et sans jugement de valeur montrent comme elle n'a pas le goût, comme beaucoup, de dissimuler ce qui fut peu glorieux dans sa vie.

C'est de la même façon qu'elle fait l'aveu de sa grande médiocrité en littérature et en général lorsqu'elle était jeune, se riant du syndrome de la vocation dès l'enfance, dont se targuent les écrivains pour ajouter de belles couleurs à leurs souvenirs.

C'est donc une réalité froide qu'elle décrit. Sans enjolivements ni fioritures. de même, elle évoque sans pudeur ni ressentiment les amants et amantes de sa mère, pourtant mariée à son père chéri, sans jugement moral mais comme un fait brut, et allant même jusqu'à intellectualiser ces faits, se livrant à une analyse sur les amours lesbiennes qui étaient plus que tolérées à l'époque dans son milieu, même pour les femmes mariées. le ton est donné. L'autobiographie ne sera pas édulcorée.

Benoîte Groult se marie une première fois avec un étudiant en médecine, plutôt admirable mais qu'elle a à peine choisi. Se sachant assez indigne d'amour, elle a aimé être aimée et a saisi une opportunité d'amour par crainte qu'il ne s'en présentent plus de nouvelles. Néanmoins, ce jeune homme l'aimait et leur mariage aurait pu durer si la tuberculose ne l'avait pas tué à l'âge de vingt-trois ans.

Bien vite, la fin de la guerre console son veuvage. Et elle s'adonne volontiers et en femme libre aux coucheries avec les soldats américains. Elle aimait baiser avec les américains. Elle n'aimait pas, ces soirs-là, un individu ni même un corps, mais l'Homme. L'homme pour l'homme, sans visage ni esprit, du moment qu'il lui faisait montre d'une belle virilité. le choix des américains était d'un grand confort pour elle : ils ne lui feraient pas de réputation, ne parlant pas français, ils utilisaient des préservatifs, ce que l'homme français refusait, et surtout ils ne chercheraient jamais à la revoir, pour des raisons évidentes : certains avaient une femme au pays, et les autres sentaient qu'il était inutile de s'attacher à une femme qui ne les y suivrait pas. Je ne sais combien de jeunes femmes issues de la haute bourgeoisie se sont livrées à ces plaisirs venus d'outre Atlantique, mais j'y ai lu une superbe liberté de corps pour l'époque.

Le récit de son deuxième mariage est surtout une suite de réflexions intéressantes à propos du mariage, comme si l'homme épousé n'avait aucun intérêt en tant qu'individu. Dans un mariage ique, l'un doit plier. Ce mariage raté lui donne l'occasion d'analyser un mauvais mariage, fait de concessions auxquelles elle a consenti, se résignant à devenir une femme domestique. Elle a alors un regard sarcastique sur la femme qu'elle était, qui croyait naïvement en l'amour et se désespérait de sentir qu'elle aimait plus son mari que lui ne l'aimait. En se mariant, elle épousait l'abnégation , le renoncement à son égoïsme et à l'écriture au profit des tâches domestiques. Elle eut deux filles avec cet homme. Et avorta au moins cinq fois de manière clandestine, car elle sentait que chaque naissance supplémentaire l'emprisonnerait un peu plus.

Enfin, chose surprenante mais que j'ai constaté souvent chez les femmes: elle a toléré jusqu'à un certain seuil d'importunité (même une gifle) ce mari conformiste et autoritaire, croyant l'aimer. Mais le jour où elle décida de divorcer, il fut trop tard pour un retour en arrière. le deuxième mari a pourtant tout fait, a promis, a aimé, a montré les premières preuves d'amour, mais il était trop tard. C'était bel et bien fini pour elle. La jeune femme est alors partie avec ses deux fillettes, comme sur un coup de tête et sans se retourner.

Et puis il y eut Paul (Guimard). Paul, l'amant qu'elle volera à sa femme légitime d'une manière peu banale. D'ailleurs, son mariage est bâti sur une erreur et un malentendu plus que sur une volonté de Paul de quitter femme et enfant pour elle. Un jour, un ébat sexuel brisa son collier de perles dans le lit adultère. Au soir, la femme de Paul retrouva une perle de culture dans les poils pubiens de son époux. Voilà à quoi elle doit d'avoir eu cet homme, qui ne désirait pas divorcer mais qui y fut forcé. Benoîte Groult avoue presque, non sans ironie, comme cette alliance légitime fut considéré comme un pis aller pour Paul, au début. Lui aussi ayant pris goût au confort du mariage avec une femme piètre mais qui faisait illusion.

N'importe, et c'est sans ressentiment qu'elle avoue qu'elle n'a eu Paul que par un coup du destin, que ce même Paul s'est plus laissé porter qu'il n'a décidé, comme le font souvent les hommes.

Elle aimait Paul comme il était. Et peut-être justement pour ce qu'il était: un homme libre. Et là vient une réflexion mi ironique mi sérieuse sur les hommes. Il n'existe pour elle que deux catégories d'hommes en mariage, qui sont très bien représentées par le loup et le chien De La Fontaine. La chaîne étant le mariage avec une femme qui veut faire ses quatre volonté sur son chien. Paul était un loup. Égoïste, libre, infidèle.

Paul fut pourtant le mari idéal. Benoîte Groult fait l'éloge d'un mariage sans ses contraintes habituelles, où chacun est libre, où chacun permet à l'autre de s'élever, et plus particulièrement dans l'écriture pour leur cas. Elle restera cinquante ans avec Paul Guimard, dans cet accord et contrat tacite de grande et presque absolue liberté.

Leur relation demeurera longtemps passionnelle et d'une belle intensité sexuelle.

Et j'ai lu une idée jamais lue encore aussi explicitement : la femme est une amante multiple. Elle sera vierge effarouchée avec un homme conventionnel, et libertine et dévergondée si elle trouve un partenaire de taille.

Ainsi, c'est avec son troisième mari et énième amant qu'elle connaîtra une sorte d'apothéose sexuelle, alors qu'elle est âgée de trente ans. L'épanouissement libre et réjouissant d'une femme qui se sait désirée par un homme curieux de l'anatomie féminine et désireux d'être un excellent amant est réjouissant à lire.

Elle évoque aussi le désir d'enfant de la femme avec une belle justesse, sans rien de mystique ni de romantique. Benoîte Groult explique comme une femme qui aime est désireuse de faire un enfant, pour des raisons peu rationnelles d'ailleurs, et comme par une sorte d'instinct primaire. Elle aura une troisième filles avec Paul. Et, plus tard, uniquement des petites-filles.

Ensuite vint le succès littéraire, très facile à obtenir puisque Benoîte et sa soeur furent publiées et soutenues par Paul, alors directeur littéraire. Paul croyait en elle, la soutenait et la poussait. Jamais Paul ne l'a considérée avec l'indulgence qu'un homme a pour sa piètre femme, et elle en aurait été humiliée. Leur relation était duelle et d'égale à égal.

Ses premiers succès littéraires, tout relatifs et teintés d'une sorte de dégoût, la submergèrent de dépit parce qu'elle ne se sentait point jugée en tant qu'individu, mais en tant que femme. C'est à dire avec une complaisance mêlée d'une certaine ironie méprisante. C'est là qu'est née la féministe, et son essai « Ainsi soit-elle », dont le titre lui a été trouvé par son mari, le premier à croire en son talent.

« Ainsi soit-elle » dénonce et combat l'oppression des femmes. Cependant, Benoîte Groult reste méfiante sur les courants féminismes et écrit qu'elle aurait l'impression de se trahir si elle devait rallier un groupe. Non, elle pense par elle-même et ne relaye aucune idée sans y avoir réfléchi. Ses pensées sont argumentées, mais également pleines d'humour, et d'autodérision. Elle rit d'elle et de toutes les femmes. On est loin du sérieux du deuxième sexe. D'ailleurs, elle admet tout à fait qu'une femme trouve son confort dans le mariage et dans la protection d'un homme. Elle sait comme elles font elles-mêmes leur tort, comme elles réclament une « égalité », une « mixité » alors qu'il leur « suffirait » de s'imposer, tout simplement.

Certains détails sont décevants néanmoins. Elle semble omettre parfois certains critères dans son argumentaire, notamment quand elle dénonce le fait que les femmes sont sous représentées dans certaines hautes responsabilités. Elle oublie comme ce sont peut-être les femmes qui n'y accèdent pas, parce qu'elle se rangent d'elles-mêmes au confort de vie d'une femme de maison, qu'elles sont plus éloignées de la vie publique et considèrent leur carrière comme une chose secondaire.

De même, je n'entends pas tout à fait son obsession pour la féminisation des fonctions.

En revanche, j'ai aimé sa manière de se décrire féministe, qui est aux antipodes des mouvements féministes contemporains. On lui a reproché (les féministes lui ont reproché) notamment de défendre une littérature qui dénigre la femme, qui la montre en platitude ou la soumet sexuellement. Elle a su argumenter à ce sujet: elle a toujours été contre toute forme de censure artistique. Elle est de ceux qui pensent, tout comme moi, que tout peut être écrit sans préjudice réel, et qu'il est tout à faire irraisonnable de vouloir interdire une oeuvre, quelle que soit la cause défendue.

La troisième partie de cette autobiographie relate sa vie de grand-mère. Une grand-mère de petites-filles uniquement. Elle n'est pas inintéressante dans la mesure où Benoîte Groult a un regard lucide sur la mère qu'elle était et sur la grand-mère qu'elle est. Dans ces rôles, elle est bêtement femme. C'est à dire incapable d'autorité dans l'éducation et devant faire appel à son époux pour les questions de discipline. C'est piètre évidemment. Cependant, cette franchise m'est agréable. La femme écrivain (« l'écrivaine, puisqu'elle y tient), journaliste et invitée dans de nombreuse conférences, cette femme respectée, à la vie publique épanouie, cette libertaire qui a su s'affranchir... reste femme dans un rôle domestique dans la mesure où elle déplore son manque d'autonomie dans la gestion des importunités causées par ses propres enfants. Lucide, donc. Peu complaisante envers elle-même, et ne cherchant nullement à prétendre qu'elle a tout à fait réussi à s'extirper de tout ce qui fait la femme conventionnelle.

C'est à l'âge de 65 ans qu'elle écrit « Les vaisseaux du coeur », roman à scandale, qui raconte un amour passion entre une femme intellectuelle et un marin. Ce roman a été parfois qualifié de pornographique, d'où le scandale pour une femme de son âge. Benoîte Groult a construit une histoire à l'image de son propre couple, dit-elle. Elle a voulu montrer que la vraie durabilité d'un couple , c'est à dire celle qui ne repose pas sur des mensonges ou sur l'abnégation ou le renoncement de soi, de l'un des deux partenaires, le plus faible souvent, ne peut reposer que sur un contrat intelligent. Ce contrat ignore le contrat de mariage ique, et les obligations écrites ou tacites qui en découlent. Elle affirme que son troisième mariage a duré plus de cinquante ans parce que jamais l'un et l'autre n'ont renoncé à leur égoïsme, qui est une vertu et un gage de belle santé selon elle. Cet égoïsme inclut une liberté amoureuse. Elle explique que malgré les affres de la jalousie (en précisant qu'il est puéril de s'imaginer vivre sans souffrir), jamais elle ne se serait aimée en obligeant son mari à renoncer définitivement aux délices des rencontres amoureuses et aux plaisirs d'autres corps. de même, chacun des deux a pu se livrer à ses passions d'écriture, tour à tour selon leurs besoins, et s'épanouir à deux dans le travail et l'élévation de soi. Les tâches domestiques ne seraient, dans un couple, que des prétextes pour entraver l'autre, pour l'empêcher de s'accomplir et d'avoir une vie en dehors du couple. Et elle a raison: ils ont élevé trois enfants, et pourtant chacun des deux a pu s'établir dans la vie publique, écrire à souhait et s'adonner aux joies de l'adultère, non par principe ou comme mode de vie, mais ils n'étaient pas empêchés quand une occasion se présentait, voilà tout. Leurs trois filles ayant réussi leurs études et leurs vies, elle n'entend pas comme une femme peut retenir son époux au foyer ni comment un homme peut imposer à la femme la charge unique de l'éducation des enfants. Et je trouve ce passage admirable. Il remet en question soudain tout ce que l'on nomme « obligations » dans un foyer. Il libère soudain l'un et l'autre, et donne une nouvelle hiérarchie dans les priorités.

« Les vaisseaux du coeur », son roman, écrit l'histoire d'un couple qui ne vit pas ensemble, qui n'a rien en commun, n'a jamais signé de contrat et qui pourtant dure toute une vie. C'est l'une des meilleures manières de présenter l'amour, à mon avis, car cette union n'est scellée par rien, ni contrat, ni obligations sociales, ni enfants. Les deux protagonistes ne restent ensemble que par leur seul désir et leur unique volonté.

Enfin, ce roman vient à un âge avancé et ce n'est pas anodin. Benoîte Groult l'a voulu. Elle n'entend pas comme un homme qui a vieilli reste un homme, tandis qu'une femme qui a vieilli est à peine encore une femme. En publiant un roman sulfureux après 65 ans, elle a souhaité montrer comme une femme émancipée, délivrée des usages communs, est encore emplie d'un belle vitalité sexuelle, du moins pas moins qu'un homme.

C'est le roman de la maturité, probablement. Tandis que les critiques, hommes, ont voulu la tourner en ridicule, en prétendant qu'en écrivant un roman d'amour à caractère porno, la grande féministe avait changé de bord et renié ses idées. Benoîte Groult ne s'est jamais sentie atteinte par ces blagues misogynes. Elle avait conscience de sa valeur.

Ensuite, vint le lifting et le traitement hormonal visant à lutter contre les désagréments de la ménopause. Benoîte Groult n'a jamais caché avoir eu recours à ce que la médecine proposait, que ce soit pour son confort ou pour son apparence physique. D'ailleurs, ses confessions précèdent un argumentaire sur la ménopause et la façon dont elle est perçue. Elle s'en indigne de manière intelligente, dans le sens où jamais, contrairement à l'homme (prostate, troubles érectiles), la vieillesse fait perdre à une femme sa vitalité sexuelle. Elle n'entends pas comment une femme ménopausée, donc encore tout à fait apte à donner et recevoir du plaisir, n'est plus considérée comme objet de désir, tandis que la société appelle encore « homme » l'inutile impuissant sexuel. Et c'est logiquement qu'elle en vient à parler de procréation, et à s'étonner que les comités d'éthique et jugement moraux condamnent la femme qui devient mère à cinquante ans, quand certains hommes deviennent pères à soixante-dix. Statistiquement, l'espérance de vie de la première étant nettement supérieure à celle du second.

Le dernier chapitre débute par le récit d'une partie de pêche de deux vieilles personnes, sur un hors-bord dans l'océan irlandais. le couple, passionné de navigation en mer, âgé d'environ soixante-dix ans, sait que c'est cette fois la dernière année. Et déjà Benoîte sent que la mort est là. Pour Paul. Son goût
Commenter  J’apprécie          50



Ont apprécié cette critique (3)voir plus




{* *}