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Critique de MissSherlock


Chiiiiiiiildren! Voilà un cri glaçant qui résonne aux oreilles de John et Pearl, deux petits gosses en cavale parce que leur beau-père tente de leur voler du pognon et accessoirement de les faire passer de vie à trépas. Et pourquoi tant de H.A.I.N.E. me direz-vous ? Parce que le beau-père, qui se fait appeler Prêcheur ou Harry Powell (à moins que ça ne soit Robert Mitchum ?) est une ordure qui a partagé la cellule du père des gosses avant que celui-ci ne soit pendu. En effet, papa Ben Harper (qui ne chante pas) a braqué une banque et buté deux mecs pour offrir un avenir meilleur à ses gosses. Drôle de méthode mais en 1929 en Amérique, c'est la crise et les possibilités d'enrichissement sont aussi faibles que mes chances de gagner un concours de miss.
Après s'être fait arrêter par « les hommes en bleu », il ne trouve rien de mieux que de dévoiler au Prêcheur, que l'argent n'est pas au fond de la rivière comme tout le monde le croit. Dès sa sortie de taule, le Prêcheur se rapproche de la veuve de Ben qui, pas farouche pour deux sous et pas plus maligne qu'une bûche, décide de l'épouser. C'est le début du cauchemar pour le petit John qui ne veut pas dévoiler le secret de son père, quitte à risquer sa vie et celle de sa soeur.

LA NUIT DU CHASSEUR est un livre terrifiant. Il n'y a peut-être pas de clowns maléfiques ou de fantômes mais il fait claquer les dents. L'ambiance est cauchemardesque, totalement irrespirable, anxiogène et noire comme la suie. Harry Powell est un salaud de première catégorie et ses multiples affrontements avec John ont mis mes nerfs à rude épreuve. Même si je connaissais la fin de l'histoire grâce au film, j'ai tout de même tremblé comme une feuille pour les enfants à de nombreuses reprises.

Et sous couvert d'un thriller, Davis Grubb brosse le portrait d'une Amérique pas folichonne. Il y montre des pauvres à tous les coins de rues, des gamins laissés pour compte, de la jeunesse pervertie par les lumières de la ville et des imbéciles abrutis de religion et de puritanisme incapables de voir le Diable alors qu'il est sous leurs fenêtres. C'est une Amérique gangrenée par la crise économique et pervertie par le repli sur soi : c'est moche et toujours d'actualité.

Ce bouquin est un petit bijou au même titre que son adaptation cinématographique. Je ne peux que vous conseiller de vous procurer les deux et de vous accrocher à votre fauteuil : vous en ressortirez sonnés mais comblés.
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