AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Presence


Ce tome s'inscrit dans le format Epic Collection qui reprend l'intégralité des épisodes, mais avec une parution chronologique qui ne respecte pas l'ordre numérique des tomes. Les épisodes précédents ont été réédités dans Captain America: The Captain.Il s'agit du tome 15 qui comprend les épisodes 351 à 371 de la série, initialement parus en 1989/1990, tous écrits par Mark Gruenwald, avec la participation de Kieron Dwyer pour les épisodes 352 & 353, 358 à 362. Kieron Dwyer a dessiné les épisodes 351 à 354, 357 à 365 et 367, avec un encrage d'al Milgrom (épisodes 351 à 354, 357) et de Danny Bulanadi (épisodes 358 à 365, 367). L'épisode 355 a été dessiné par Rich Buckler et encré par Al Milgrom qui a dessiné et encré l'épisode 356. Ron Lim a dessiné les épisodes 366, 368 à 371, avec un encrage de Danny Bulanadi. Les épisodes 365 à 369 et 371 comprennent également une histoire courte supplémentaire écrite par Gruenwald, dessinés par Mark D. Bright (é365), et Mark Bagley (é366 à é369, é371).

Steve Rogers a pu trouver un terrain d'entente avec le gouvernement des États-Unis et reprendre l'identité de Captain America ainsi que son costume. Lors d'une conférence de presse, Les 2 Captain America apparaissent pour informer le public, mais un tireur embusqué assassine John Walker, le remplaçant de Steve Rogers. L'enquête amène Rogers et Peggy Carter à retrouver Nick Fury et plusieurs de ses compagnons. de fait, c'est Valerie Cooper et Battlestar (Lemar Hoskins) qui mènent l'enquête à son terme et découvrent ce qui est réellement arrivé à John Walker. Puis en tant que chef des Avengers, Captain America se retrouve à effectuer un peu de travail administratif quand plusieurs superhéros russes débarquent sur l'île où est situé le quartier général de Avengers. Un concours de circonstances contraint Captain America à se rendre en Union des Républiques Socialistes Soviétiques pour combattre un monstre d'énergie noir. Ensuite, Steve Rogers demande à Sersi de le rajeunir pour infiltrer une secte menée par Mother Night (Susan Scarbo) qui enlève des adolescents.

Épisodes 358 à 363 - Bloodstone Hunt - Baron Zemo a recruté 3 mercenaires Batroc (George Batroc), Zaran (Maximillian Zaran) et Machete (Ferdinand Lopez) pour retrouver les 6 morceaux qui constituent la pierre de Bloodstone. Ils utilisent les services de Tristram Micawber qui les localise grâce à ses pouvoirs médiumniques. Diamondback (Rachel Leighton, une ex-membre de la Société des Serpents) se retrouve impliquée et capturée. Elle utilise le dispositif d'appel que lui avait laissé Captain America (Steve Rogers) pour l'appeler. Il s'en suit une course aux quatre coins du globe pour récupérer les différents morceaux. Par la suite, Captain America et Diamondback se retrouvent à Madripoor à lutter contre Crossbones (Brock Rumlow). Puis, Captan America doit faire face aux supercriminels qui se sont associés dans le cadre de Acts of Vengeance Enfin, le temps est venu d'une nouvelle confrontation contre Red Skull (Johann Shmidt).

L'éditeur Marvel poursuit la réédition des épisodes de Captain America écrit par Mark Gruenwald qui en fut le scénariste de 1985 à 1995, soit du numéro 307 à 4443, à l'exception du numéro 423. Les 2 premiers tomes au format Epic Collection (numéros 12 & 13) contenaient des épisodes ayant pour principale thématique les convictions et les valeurs morales de Steve Rogers, et les opposaient à celles de John Walker, son remplaçant temporaire en tant que Captain America. Dans ces épisodes, le lecteur constate une direction différente pour la série. 6 épisodes sont consacrés à l'aventure à travers le monde pour retrouver les fragments de la pierre Bloodstone, et 3 épisodes sont consacrés au crossover Acts of Vengeance, soit 9 épisodes sur 21 favorisant l'aventure sur le reste des composantes. La fibre politique disparaît quasiment entièrement, si ce n'est pour quelques relents de conspiration quant au sort de John Walker. Même le passage en URSS est dépourvu de commentaires politiques, ou de remarques insidieuses sur le gouvernement en place. le lecteur s'en félicite intérieurement car il apparaît que le niveau de recherche du dessinateur pour représenter Moscou est proche de zéro, dépourvu de tout intérêt touristique, et Gruenwald s'en tient également au strict minimum.

Dans ces 21 épisodes, le scénariste fait avancer ses intrigues secondaires à un rythme de tortue asthmatique. Il faut 5 épisodes pour Battlestar et Valerie Cooper découvrent le sort de John Walker que le lecteur a deviné dès le début. La relation entre Steve Rogers et Rachel Leighton a besoin de 13 épisodes (soit plus d'un an) pour arriver à leur premier rendez-vous. Les aventures en elles-mêmes oscillent entre des intrigues classiques de superhéros contre supercriminels avec quelques surprises (comme l'apparition du nouveau personnage Crossbones) et une enfilade de poncifs à un rythme poussif (Bloodstone Hunt). Toutefois, Gruenwald n'est pas adepte de la décompression et il se passe toujours beaucoup de choses dans chaque épisode. le lecteur se laisse donc porter par cette narration un peu datée, avec des bulles de pensée, et des aventures conventionnelles. Les dessins de Kieron Dwyer présentent un peu plus de consistance que ceux de Paul Neary dans les premiers tomes. Comme il est de coutume dans les comics de superhéros, il dessine dans un registre descriptif avec une apparence réaliste. le lecteur retrouve donc les intangibles du genre : des superhéros et supercriminels avec une musculature exagérée et des costumes moulants. Dwyer n'exagère pas les plans racoleurs sur la plastique de Diamondback, mais elle porte des talons hauts avec son costume, ce qui n'est pas très cohérent avec une activité physique intense et acrobatique. Dwyer applique la méthode traditionnelle de dessiner les décors avec un niveau de détails suffisants en ouverture de chaque scène pour que le lecteur sache où elle se déroule. Il s'économise par la suite, en abaissant le niveau de détails, et ne représentant pas ou peu les arrière-plans pendant les affrontements physiques. La narration visuelle est claire et facile à suivre, mais elle manque de panache et d'entrain. Dwyer se montre plus efficace pour donner une apparence immédiatement identifiable à chaque personnage, même quand il y en a plus d'une dizaine.

L'épisode dessiné par Rich Buckler ne dépare pas de ceux dessinés par Kieron Dwyer. Al Milgrom donne l'impression de s'inspirer de Frank Springer pour l'épisode qu'il dessine, ce qui accentue l'effet stressant de la situation, avec Steve Rogers en adolescent chétif sans pouvoir, aux mains d'une secte manipulatrice. le lecteur sent le changement quand Ron Lim arrive sur la série. Il exagère plus la musculature des superhéros et des supercriminels, ce qui leur donne une apparence de force accrue. Il accentue également la force des coups portés avec des cadrages judicieusement choisis. Il bénéficie de l'encrage méticuleux de Danny Bulanadi qui apportent un degré de finition satisfaisant. Ainsi les 5 épisodes dessinés par Lim dégagent une impression d'un récit plus rapide, plus percutant, sans tomber dans les exagérations des années 1990.

L'intérêt du lecteur pour ses épisodes est plus important si son implication affective pour l'univers partagé Marvel est développée. Au fil des épisodes, il peut prendre des nouvelles de Nick Fury (tombé en disgrâce et obligé d'intervenir de manière clandestine, après Nick Fury vs SHIELD), de John Jameson (à cette époque débarrassé de la pierre qui le transforme en loup-garou), de N'Kantu la momie vivante, et même de ce fan embarrassant qu'est Fabian Stankowicz. Il a la surprise de voyager jusqu'à Madripoor, et de voir Cobra (Klaus Voorhees) aller affronter Mister Hyde (Calvin Zabo). Sans en avoir l'air, Mark Gruenwald prend soin d'insuffler un minimum de personnalité dans plusieurs protagonistes. le lecteur peut s'agacer de voir Diamondback se comporter comme une collégienne amoureuse et se retrouver un peu trop souvent dans le rôle d'otage ou de demoiselle en détresse, mais la question de la rédemption, de la seconde chance n'est pas ridicule. Cobra remet en question sn comportement et décide d'affronter sa plus grande peur. Crossbones apparaît pour la première fois et il fait preuve d'une assurance et d'un détachement étonnants. Mark Gruenwald hésite en fait entre 2 positions en ce qui concerne les supercriminels.

Dans le tome 13 Captain America Epic Collection: Justice is Served, il utilisait le personnage de Scourge pour faire le ménage dans les supercriminels de troisième zone. le lecteur éprouve la surprise d'apercevoir un nouveau Scourge le temps d'une ou deux séquences ; mais dans le même temps, le scénariste fait le nécessaire pour donner de l'épaisseur aux criminels. Dans l'interview en fin de volume, Gruenwald explique qu'il avait été convaincu par le raisonnement de John Byrne expliquant qu'il n'y a pas de mauvais personnages, mais des auteurs qui ne se donnent pas assez de mal. Il y a également fort à parier qu'en tant que responsable éditorial, Gruenwald avait compris que les personnages sont le fonds de commerce de l'éditeur et qu'il vaut mieux accroître leur nombre que de les éliminer. Au fil des épisodes, le lecteur a la surprise de voir Donald Trump mentionné pour sa richesse, une référence culturelle déjà parlante en 1990. Il observe également le comportement de Sersi qui marchande avec Captain America, sous-entendant clairement que le prix à payer s'apparentera à une faveur sexuelle.

Ce quinzième tome de la collection Epic comprend des épisodes moins personnels de Mark Gruenwald, avec un apport significatif du dessinateur Kieron Dwyer aux scénarios, et des intrigues orientées plus aventure. Gruenwald utilise sans vergogne les clichés propres aux récits de superhéros, et Dwyer réalise des planches présentant une bonne narration mais un peu insipides. Ron Lim apporte un niveau d'énergie supérieur et l'introduction de Crossbones apporte un soupçon d'ambiguïté bienvenu. Si le lecteur est venu chercher des épisodes de Captain America divertissants et bien construits, il risque de ne pas y trouver son content, 2 étoiles. S'il est un peu sensible à la continuité et à la carrière de Mark Gruenwald, il y trouvera un peu plus d'intérêt, 3 étoiles.
Commenter  J’apprécie          60



Acheter ce livre sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten
Ont apprécié cette critique (5)voir plus




{* *}