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Critique de traversay


Comme assez souvent dans la jeune littérature russe, Rachel, d'Andreï Guelassimov, est un livre fourre-tout, anarchique, aussi perturbant à l'Oural qu'à l'écrit.
Sviatoslav Semionovitch Kaufman, le héros du roman, universitaire, a 53 ans, deux infarctus au compteur, et trois épouses dans le rétroviseur. A moitié juif, à moitié orthodoxe, il est en fait perdu, comme un symbole de la société russe post-communiste.
Les souvenirs défilent, dans un désordre total. C'est le principe des poupées russes, une histoire en entraîne une autre qui elle-même ..., sans se soucier de la chronologie, évidemment. le lecteur finit par lâcher prise, sans pour autant perdre complètement le fil. Les trois femmes de Sviatoslav servent de repères narratifs et nous guident dans le labyrinthe de la mémoire.
Certains passages, pittoresques, valent le détour. L'évocation des zazous, ces jeunes gens qui défiaient le pouvoir, en écoutant du jazz et en s'habillant de pantalons moulants, au début des années 60, est édifiante. le "stage" dans l'hôpital psychiatrique, également. Sans oublier les cours du professeur Kaufman et notamment celui où il demande à ses étudiants d'imaginer un asile de fous où des écrivains célèbres partageraient une chambre. Très bons moments.
Dans Rachel, il y a beaucoup à picorer, en fin de compte. Avec une bouteille de vodka et un bocal de cornichons russes a portée de mains, le roman s'avale sans trop de difficultés. A recommander aux estomacs solides, toutefois. Et attention à la gueule de bois !
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