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Critique de Melcleon


En prologue, si l'on peut dire, à ce gros roman, Michel, le narrateur, rend compte d'un événement parisien (à part une incursion rétrospective à Leningrad, cette histoire est très parisienne) ayant eu lieu en avril 1980, bien après, donc, ses années de collège et de lycée, entre 1959 et 1964, qui sont le coeur de son propos. Cet événement, c'est l'enterrement de Sartre, où parmi la foule Michel reconnaît Pavel, un des membres du "club" qu'adolescent il fréquentait assidûment et où Sartre avait lui aussi ses habitudes. Dans l'arrière-salle d'un bistrot du XIVe arrondissement se retrouvaient alors des réfugiés politiques originaires en majorité du bloc de l'Est, exerçant pour la plupart des petits boulots (projectionniste, chauffeur de taxi, gardien de nuit...) à des années-lumière de leurs fonctions antérieures. Ils meublaient leurs plages de temps libre en se mesurant silencieusement aux échecs quand ils ne se livraient pas, au contraire, à des joutes oratoires homériques si l'actualité – par exemple le premier vol dans l'espace d'un être humain, le Soviétique Youri Gagarine – leur en fournissait le prétexte. Michel, joueur de babyfoot émérite, s'était intégré au groupe par curiosité et s'était lié d'amitié avec chacun.
Tout en relatant les faits marquants de sa vie d'élève de "H-IV" (le lycée Henri-IV à Paris), et surtout, à vrai dire, de sa vie d'ado en dehors du cadre scolaire – ses rapports difficiles avec la branche maternelle de sa famille, son affection loyale pour la petite amie de son frère aîné, puis sa première et chaste liaison avec une fille –, Michel nous rapporte aussi les tribulations vécues par certains membres du Club, sur lesquels ils avaient en principe tiré un trait (d'où le vocable "optimistes") mais qui pouvaient encore, dix ans plus tard, influer sur leur présent, tout comme les circonstances présentes – la guerre d'Algérie en particulier – pouvaient le toucher de plus près qu'il n'aurait voulu.
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