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Critique de jeanbiscotte


Une histoire originale ; un univers intrigant et hors du commun ; une héroïne attachante comme on n'en rencontre pas à tous les coins de chapitre ; un suspense de chaque instant ; un dénouement à la fois surprenant, choquant et assez prévisible ; un roman formidable : voilà comment je résumerais le Clan suspendu. Cependant, ce bref sommaire requiert quelques explications.

Le début du livre a de quoi décontenancer : le lecteur est directement plongé dans un univers totalement inconnu, le Suspend, une petite communauté composée d'hommes, de femmes et d'enfants vivant reclus sous la canopée de chênes vénérables. Cette entame est d'autant plus déroutante que le récit nous est conté au travers des yeux de l'héroïne, une fillette de 12 ans du nom d'Ismène (comme dans Antigone, tragédie d'où la plupart des membres du Suspend tirent leur patronyme). le narrateur, tellement proche d'Ismène – et donc de ses sentiments, de ses craintes, de ses interrogations et surtout de ses connaissances –, ne s'encombre donc pas d'informations contextuelles puisqu'elles sont une évidence pour notre sympathique héroïne. Cependant, le lecteur s'habitue rapidement à ce monde et se laisse vite emporter dans la vie du village qui, comme on peut s'y attendre, ne va pas tarder à être bouleversée.

Contrairement à ce qu'on pourrait croire en raison de l'âge d'Ismène, ce roman n'est, à mes yeux, pas un roman pour la jeunesse. D'une part parce que le vocabulaire employé par Étienne Guéreau est très riche et surtout, d'autre part, parce que certains aspects de l'histoire, certains événements, essentiellement dans la seconde partie du livre, ont de quoi choquer (je n'en dirai pas plus…). Avec cet ouvrage, l'auteur nous livre aussi de jolies réflexions notamment sur l'être humain et ses travers perceptibles dans notre société.

Pour conclure cet avis bien pâle et peu éloquent au regard de la qualité indéniable de ce roman intelligent, je déplore la présence sur le livre, à la couverture très jolie au demeurant, de ce bandeau rouge racoleur proclamant « Quand Antigone rencontre Hunger Games ». Pour avoir lu le deuxième ouvrage suscité, je peux dire que la comparaison entre celui-ci et le Clan suspendu s'arrête au fait qu'il s'agit de dystopies. Or le magnifique ouvrage qui nous occupe mérite infiniment mieux qu'un banal – et trompeur – amalgame avec un succès du moment (que j'ai par ailleurs beaucoup aimé !).
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