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Critique de JML38


Éric Lanester est commandant au 36 quai des orfèvres et analyste en criminologie. Mais pour l'instant il est surtout un patient de l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière qui passionne un ponte d'ophtalmologie, étant atteint de ce que le professeur appelle une cécité psychogène, ou fonctionnelle, sans cause somatique, ce qui veut dire en clair que personne ne sait pourquoi le policier s'est retrouvé dans le noir au sens propre du terme sur la troisième scène de crime d'un tueur en série surnommé Caïn en raison d'une façon symbolique de signer ses crimes.

La solution de son problème étant certainement d'ordre purement psychique, il consulte une psychanalyste qui va le faire remonter dans ses souvenirs d'enfance à une époque douloureuse, où son frère Xavier et lui ont été confrontés à un événement tragique.
Dans le même temps il fait appel à un chauffeur de taxi polonais, ancien syndicaliste dont le chat s'appelle naturellement Walesa. Ce brave Jacek prenant son rôle très à coeur se montre rapidement très envahissant, servant aussi bien de nounou que de garde du corps, avec une véritable obsession pour la canne blanche que devrait selon lui utiliser son protégé.

Dans la première moitié du roman, l'intrigue policière reste en retrait, le ton étant résolument humoristique, les situations cocasses s'enchaînant sur un rythme élevé avec des dialogues savoureux, la palme revenant à ceux entre Lanester et Guillaumet, cador de la BRI, les deux policiers ayant développé au fil des années une incompatibilité d'humeur à toute épreuve.

Officiellement dessaisi de l'enquête pour raison de santé sans l'être réellement dans les faits par un commissaire soucieux de préserver ses arrières dans une affaire relativement médiatisée, le commandant se trouve confronté à un tueur particulièrement redoutable qui arrive à fortement gripper la mécanique pourtant bien rodée de son équipe, et même à créer des tensions entres ses collaborateurs. L'atmosphère s'assombrit sérieusement dans la deuxième partie du récit, la traque du psychopathe prenant le pas sur la situation inhabituelle dans laquelle se trouve Lanester, qui se débat en plus avec des problèmes existentiels apparaissant au cours de ses séances d'analyse.

Le cheminement de l'histoire est quelque peu déroutant. Éric Lanester qui, en bon profileur, a pour fonction d'établir le profil psychologique du psychopathe, se retrouve le plus souvent à faire le sien, aidé par Jacinthe, sa psychanalyste. Mais peut-être doit-il en passer par là pour aboutir à l'arrestation de Caïn.

L'originalité de ce roman réside dans la facilité pour l'auteure de mélanger les style, utilisant avec aisance un ton léger dans un premier temps, avant de nous embarquer dans un polar plus psychologique et nettement plus sombre, jusqu'au tréfonds de la folie humaine.
Une belle découverte adaptée sans surprise pour la télévision.
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