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Critique de cornelia-online


Publié par Buchet-Chastel, « Un dimanche de révolution » est le dernier roman de Wendy Guerra, une auteure et poétesse cubaine. le titre original ‘Domingo de Revolucion' est très probablement un hommage à ‘Lunes de Revolucion' le supplément littéraire hebdomadaire, impertinent, ouvert et international du journal cubain Revolucion, dont la parution a cessé en 1961. Wendy Guerra porte en elle cet héritage, et aborde avec une délicatesse presque fragile la question de la liberté individuelle, et de la capacité de résistance de l'individu face aux machines totalitaires.
La narratrice, Cleo, vit à la Havane enfermée dans sa maison, déprimée suite au décès accidentel récent de ses parents. Poétesse, elle ne se sent bien nulle part, ni à Cuba où elle est suspecte aux yeux des autorités et subit en permanence perquisitions et interrogatoires, ni à l'étranger où elle passe pour une ‘espionne du régime' pour les exilés cubains. Elle rencontre un acteur américain, Geronimo, venu sur l'île pour réaliser un film. Cléo est à la fois transcendée par son désir physique pour cet homme, et bouleversée par les révélations qu'il lui fait.
Il est rare d'être confronté de cette manière au ressenti d'un artiste qui vit dans une ‘quasi'-dictature. Certes, j'ai lu des romans rédigés du temps de l'ère communiste en Europe de l'Est, dont les auteurs contournaient souvent l'absence de libertés avec des farces cruelles et absurdes. Mais là, la situation semble irrémédiablement désespérée; et le texte est d'autant plus poignant qu'on se doute bien qu'il comprend une part autobiographique. Cleo est en quête d'identité dans un pays qu'elle aime, mais qui ne la reconnaît pas en ne la publiant pas ; et ses repères éclatent pour de bon lorsque vient se poser la question de ses origines familiales. le lecteur assiste impuissant à ces déflagrations successives, aux vaines tentatives d'échapper à la réalité cubaine par des voyages, à l'ouverture hallucinante des ‘cartons' de retour après les perquisitions, à la restitution hésitante de ses textes, mystérieusement disparus de son ordinateur. A Cuba, il n'y a pratiquement pas d'accès Internet – aussi incroyable que cela puisse nous paraître. En l'occurrence, le livre (publié par un éditeur étranger) est donc un des seuls moyens de porter sa parole au-delà des frontières, pour rappeler à ceux qui l'auraient oublié, la valeur infinie de la liberté d'expression. Pour la suite, cliquez sur le lien !
Lien : https://bit.ly/2CottP3
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