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Critique de Renod


Le premier roman de Louis Guilloux n'a pas trouvé d'éditeur. L'auteur, conscient des lacunes de son manuscrit, l'a posé au fond d'un tiroir sans jamais revenir dessus. « L'Indésirable » voit le jour près d'un siècle plus tard. Se pose la question de l'intérêt de lire un texte inachevé et inabouti. Des passages du roman ont été tronqués, d'autres écartés par l'auteur ont été placés en annexe. Ce roman est conseillé à qui veut saisir la philosophie et les principes de l'oeuvre de Guilloux. « L'Indésirable » est l'ébauche d'un des plus grands romans de notre littérature, « le sang noir ». le romancier s'est inspiré d'un scandale survenu à Saint-Brieuc en 1917. L'action se déroule pendant la première guerre mondiale, à Belzec (Balzac…), une ville de province étouffante, réplique a minima de notre société. Un camp a été construit en périphérie de la ville. Des indésirables de tout type y sont incarcérés de manière arbitraire. La guerre a ouvert la boîte de Pandore des haines confites. le dimanche, les Belzéciens viennent en famille conspuer les internés. Les notables de la ville expriment avec véhémence leur zèle patriotique quand leurs fils reviennent écoeurés du conflit. La ville confinée dans la morale et la bêtise s'organise pour bannir ses parias. La nature humaine n'est guère réjouissante à observer ; heureusement des coeurs purs s'affranchissent de ces conventions. La postface d'Olivier Macaux éclaire avec pertinence ce roman et l'oeuvre d'un auteur qui a – dans sa vie comme dans sa littérature – toujours exprimé sa sympathie à l'égard des indésirables et des marginaux.
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